François Hollande entame, jeudi 6 juin, son premier voyage officiel au Japon. Pendant trois jours, le président français, accompagné de six ministres, tentera d'établir un « partenariat d'exception » avec le Japon.
Shinzo Abe, le Premier ministre conservateur, exposera notamment à son homologue français ses « Abenomics », plan de relance de l'économie japonaise.
Relance budgétaire, assouplissement monétaire, stratégie de croissance : le Premier ministre japonais Shinzo Abe, en poste depuis cinq mois, continue d'exposer ses « Abenomics », le surnom donné à ses mesures économiques.
Relancer la croissance
Mercredi 5 juin, au cours d'une conférence devant plusieurs hommes d'affaires, le Premier ministre japonais s'est engagé à rehausser de 3% le revenu des Japonais d'ici dix ans.
Après avoir en effet dévoilé ses deux premiers objectifs – un plan de relance budgétaire et un assouplissement monétaire, décidé par la banque centrale du Japon –, il a détaillé le troisième plan phare de sa politique économique : la stratégie de croissance : « À l'ère de la compétition internationale, il n'y a pas de place pour la complaisance : la stratégie de croissance ne sera qu'une étape. Nous continuerons afin d'atteindre un niveau plus élevé encore », a-t-il prévenu.
Augmenter les investissements directs au Japon, tripler le montant des partenariats publics-privés dans les dix ans à venir et augmenter de 3% le revenu des habitants figurent parmi les principales mesures qui devraient voir le jour. Le Premier ministre a notamment mis un point d'honneur à rebooster le secteur privé dont la vitalité est, selon lui, « le moteur des Abenomics ».
Reconstruire « l'après-Fukushima »
Avant l'accident nucléaire survenu à Fukushima en mars 2011, le Japon était la troisième puissance nucléaire civile du monde, derrière les États-Unis et la France. Depuis deux ans, « l'après-Fukushima » s'organise. La visite du chef de l'État français au Japon sera ainsi l'occasion de confirmer le partenariat entre le Japon et le groupe français Areva. Celui-ci devrait permettre la signature d'un accord relatif à la sûreté nucléaire des centrales.
Depuis son accession à la tête de l'État, Shinzo Abe fait tout pour relancer le parc nucléaire japonais et accroître la coopération énergétique. En février dernier, il demandait avec succès aux États-Unis d'autoriser les exportations de gaz de schiste vers le Japon. En avril, c'est à Moscou que le Premier ministre japonais s'est rendu, pour augmenter les exportations de gaz russe.
Le week-end dernier, le Premier ministre japonais a enfin appelé lors du « Ticad V » – la conférence internationale de Tokyo pour le développement de l'Afrique – à accroître la coopération avec l'Afrique, notamment dans le domaine du gaz, du pétrole et des ressources minérales.
Investir en Afrique
Le soutien de la croissance africaine est l'un des enjeux principaux de la politique japonaise. Le Premier ministre a ainsi déclaré samedi dernier, jour d'ouverture du Ticad, que le Japon soutiendrait la croissance de l'Afrique dans les cinq ans à venir « via des aides publiques et privées de 3 200 milliards de yens (24,2 milliards d'euros), dont une aide publique au développement de 1 400 milliards de yens (10,6 milliards d'euros). La croissance se trouve en Afrique : c'est maintenant qu'il faut investir », a-t-il martelé à la fin de la Conférence internationale de Tokyo, conclue lundi 3 juin à Yokohama.
Le Japon doit cependant faire face à la concurrence chinoise, devenue depuis 2009 premier partenaire commercial de l'Afrique et deuxième puissance mondiale derrière les États-Unis. Le nouveau président chinois, Xi Jinping, s'était d'ailleurs rendu sur le continent africain dès la première semaine de son intronisation. Shinzo Abe, lui, a promis qu'il irait en Afrique « dès que possible ».
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