Changer maintenant, c’est tout miser tout de suite sur l’entrepreneuriat

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Par Guillaume Cairou Publié le 6 février 2015 à 5h00
France Entreprise Croissance Mesures Etat
@shutter - © Economie Matin
35 heuresIl faut supprimer les 35 heures pour permettre aux entreprises de relancer la croissance de la France.

Le Club des entrepreneurs appelle le gouvernement à mettre davantage l'entreprise au cœur de son action réformatrice. Changer maintenant, c'est tout miser tout de suite sur l'entrepreneuriat.

A l’occasion du Salon des Entrepreneurs et de la de la conférence de presse du Président de la République, j'appelle à un véritable sursaut du discours vers les actes. Ainsi, j'exhorte l'Etat à mettre la dynamique entrepreneuriale au cœur de son action réformatrice tout en saluant la volonté affichée du Président de la République d'aller plus loin dans la dynamisation de notre économie.

Le retour à la croissance passera par l'entrepreneuriat

Point de salut, hors de l'entrepreneuriat, voilà le message porté par le Club des Entrepreneurs. Le resserrement des marchés et l'accroissement de la concurrence internationale poussent le modèle du salariat français aux confins de sa désuétude. Il est temps d'arrêter de soutenir la spirale vicieuse du salariat. Le Gouvernement n'a pas d'autre choix que de stimuler l'entrepreneuriat dans notre pays pour retrouver la croissance.

La récession qui secoue actuellement notre économie doit être l'occasion de relancer l'entrepreneuriat français. Plus de Français sont en difficulté aujourd'hui qu'hier. Elles n'ont souvent pas d'autre choix que de créer leur propre entreprise. C'est ainsi que les jeunes de moins de 30 ans et les femmes ont réalisé une percée importante du côté de l'entrepreneuriat ces dernières années. Il faut accentuer cette tendance.

Créer des conditions favorables pour attirer les entreprises

Il importe également de créer des conditions favorables pour attirer les entreprises dans notre pays et de développer la sous-traitance locale entre la grande entreprise et les PME. Nous soutenons la sous traitance made in France. Il en va de la responsabilité sociale et de la conscience patriotique de tous nos grands dirigeants d'entreprises. Les administrations avec le gouvernement doivent être des déclencheurs et des stimulateurs du développement économique et de l'entrepreneuriat et non l'inverse.

Ne plus stigmatiser les entrepreneurs

Le contexte actuel incite au développement de l'esprit entrepreneurial. L'opinion publique est de plus en plus favorable aux entrepreneurs. Le préjugé qui les associait à des capitalistes sauvages est en train de s'inverser dans une image très positive. Nous en sommes très heureux. Il faut les encourager pour stimuler ce qui est l'un des éléments les plus générateurs de richesse pour notre pays. L'avenir continuera à favoriser le développement de l'esprit d'initiative en France. Pour le Club des Entrepreneurs, le succès des projets entrepreneuriaux dépend de deux facteurs essentiels : l'initiative doit d’abord être acceptée par la société française qui doit rompre avec ses vieux démons et ne plus stigmatiser ni l’échec ni la réussite.

Un grand moratoire des barrières administratives

Enfin, les barrières administratives et réglementaires restent encore trop fortes dans notre pays. Il convient de lancer un grand moratoire des barrières à l'entrepreneuriat dans notre pays constitué de chefs d'entreprises de terrain. Sur ce plan, un gros effort reste à faire. L'État aurait avantage à s'interroger sur beaucoup de ses exigences inutiles, qui sont autant d'entraves à l'élan entrepreneurial et donc au retour de la croissance dans notre pays.

A cet égard, j'insiste sur le fait que le gouvernement continue à tort de former les jeunes pour l'employabilité. Ces jeunes se rendent compte que cela ne mène à rien parce que les emplois sont rares. Alors ils décrochent. Il faut d’urgence passer de l'employabilité à l'entrepreneuriabilité. Selon lui, les jeunes n'ont pas à s'inquiéter, les investisseurs sont là pour les soutenir.

Supprimons les 35 heures

Ainsi, le Club des Entrepreneurs appelle le gouvernement à mettre en oeuvre sans délai les mesures suivantes :

- Supprimer les 35h

- Fusionner le contrat d’apprentissage avec le contrat de professionnalisation et l’assouplissement des conventions de stage pour favoriser l’intégration des jeunes dans l’entreprise

- Repousser les seuils sociaux de 10 à 20 et de 20 à 50 pour relancer l'emploi

- Unifier le contrat de travail (CDI, CDD...) avec, pour corollaire, la mise en place d’une protection progressivement croissante avec l'ancienneté

- Rendre l’indemnisation du chômage plus incitative à la reprise d’activité (plafonnement de la durée et du montant)

- Taxer plus faiblement (10 %) les bénéfices maintenus et réinvestis dans l’entreprise, confortant ainsi les fonds propres

- Mettre en place un taux d'IS à 20 %, permettant d’aboutir à une fiscalité européenne harmonieuse afin de lutter contre le dumping intra européen

- Aligner la protection sociale du RSI sur celle du régime général - Permettre à tous les français de travailler autant qu'ils le veulent, samedi, dimanche, jours fériés et en soirée avec contrepartie salariale

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Fils d’ouvrière d’origine serbe, autodidacte, éducateur puis enseignant en banlieue, c’est au chômage à 30 ans que Guillaume Cairou crée Didaxis, pionnier du portage salarial. Aujourd’hui 15e recruteur français, classé dans le Fast 500 européen des entreprises par Deloitte, il a permis à plus de 10 000 personnes de créer durablement leur emploi.

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