Bonne nouvelle : le budget 2013 est bouclé. C'est en tout cas ce que semblait dire le président de la République François Hollande, dimanche soir, lors de son allocation télévisée sur TF1 (voir). Il manquait 30 milliards pour atteindre l'objectif des 3 % de déficit du budget de l'Etat, et les économistes se faisaient des noeuds au cerveau pour les trouver, alors que l'exercice était simple.
10 milliards seront trouvés dans la poche des "foyers les plus aisés", ce qui veut dire dans les faits tous les Français, classe moyenne comprise. La méthode est simple comme bonjour : Il suffit pour cela de maintenir le gel du barême de l'impôt sur le revenu, augmentant de fait les impôts prélevés. De même, les fameux 75 % d'impôt sur les hauts revenus, dont le président de la République a rappelé qu'il s'appliquerait bien à partir du seuil de 1 million d'euros de revenus, participeront à l'"effort national de redressement". Et tant pis si cela ne concerne que 2000 à 3000 contribuables, contre les 1000 envisagés vendredi, eu égard aux aménagements prévus sur la mesure. Les autres "riches" paieront aussi, mais cette fois avec le durcissement du barème de l'ISF. D'autres impôts indirects augmenteront, comme celui sur le tabac, dès le 1er octobre, ou les taxes sur... la bière. Et le vin ? Tradition nationale, ne pas toucher, circulez.
10 miliards seront également trouvés (encore) dans la poche des entreprises. A priori, le barème de l'IS (impôt sur les sociétés) mais certaines niches fiscales comme la déduction des intérêts d'emprunt - mesure qui était destinée à promovoir l'investissement... - sera supprimée ou réduite.
Enfin, enfin, l'Etat ira de son petit effort. Le budget de l'Etat sera réduit l'an prochain de 10 milliards par rapport à 2012. le détail des mesures destinées à réduire (modestement) le train de vie de l'Etat sera connu lors de la présentation du budget 2013, le mois prochain.
Reste un problème de taille : François Hollande a annoncé que les prévisions de croissance pour 2013 avaient été révisées à la baisse par le gouvernement. Encore de 1 % ces derniers jours, lorsque l'on interrogeait le Premier ministre ou ses ministres des Finances ou du Budget, la prévision de croissance pour la France est officiellement passée à 0,8 % hier soir. Or, 0,8 %, c'est 5 milliards d'euros à trouver... de recettes fiscales ou d'économies à trouver... en plus.