Les ancêtres de la monnaie (1/5)

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Par Oberthur Fiduciaire Modifié le 31 octobre 2014 à 12h13

L'histoire de la monnaie se confond avec celle de l'humanité... Aussitôt qu'ils ont travaillé, collaboré, coopéré pour assurer leur subsistance et améliorer leurs conditions de vie, les hommes ont ressenti le besoin d'un moyen permettant de fluidifier leurs échanges. « Avant l'échange monétaire ou derrière l'échange monétaire, il y a l'échange tout court. L'homme est un animal échangiste, pourrait-on dire. Il a d'instinct du goût pour ce jeu où tout le monde gagne », écrivent les économistes Philippe Simonnot et Charles Le Lien (1).

Cette propension humaine à l'échange prend toutefois une importance croissante à compter de la « révolution du néolithique ». Comme le note Vincent Lannoye, auteur d'une histoire de la monnaie (2), à cette époque, « les nomades chasseurs-cueilleurs se sont sédentarisés pour un approvisionnement plus régulier. Ils ont ainsi pu tirer parti de l'élevage sur les terres incultes et de l'agriculture dans les champs rendus arables par l'irrigation et d'autres techniques. Pour protéger les troupeaux et les récoltes, les communautés s'étaient approprié des territoires et elles s'étaient regroupées en villages, puis en villes fortifiées ou en cités-États ».

Cette nouvelle forme d'organisation va bien sûr de pair avec une diversification et une spécialisation progressive des tâches dont chacun s'acquitte pour contribuer au bien-être de la communauté. Les métiers font progressivement leur apparition. D'une masse indistincte des chasseurs-cueilleurs émergent des cultivateurs, des éleveurs et des artisans de toutes sortes, dotés de compétences spécifiques : forgerons, charpentiers, tisseurs, mineurs, etc.

Initialement ce nouveau mode d'organisation ne nécessitait toutefois pas de recourir à la monnaie, ni même au troc, le modèle dominant étant plutôt collectiviste. À l'instar de ce qui se pratiquera bien plus tard dans les kibboutz et les communautés alternatives des années 1960-1970, l'ensemble des biens produits était redistribué à l'ensemble des membres !

C'est l'extension géographique de ces communautés, la complexification et la diversification des services et biens produits qui sonnera le glas de cette sorte d'archéo-marxisme. Sur de vastes territoires, l'emprise du pouvoir central se relâchant, une part croissante des échanges se déroulait directement entre des agents économiques plus autonomes, donnant naissance à une « économie mixte », combinant redistribution et libre-échange dans un foisonnement d'initiatives privées.

Vincent Lannoye explique les immenses avantages résultant de cette croissance des échanges : « Avec l'échange de viande contre des outils, un boucher produisait davantage ou avec des procédés plus économes. L'artisan d'outils trouvait plus intelligent de fabriquer un outil pour l'échanger contre un pain nutritif que de produire lui-même un pain malingre. Le monde extérieur profitait ainsi d'une mine de fer, d'une rivière poissonneuse, de terres fertiles ou d'un autre avantage géographique. »

Lire l'intégralité de l'article sur le Journal de l'Economie

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