Logement : héberger les sans-abri à l’hôtel doit devenir « exceptionnel »

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Par Laure De Charette Modifié le 19 janvier 2015 à 11h53

De nombreuses personnes sans domicile sont logées, temporairement, à l'hôtel. Bien souvent dans des petits hôtels insalubres, situés dans les faubourgs des grandes villes, où elles s'entassent dans une chambre minuscule, sans possibilité de cuisiner ni d'avoir un brin d'intimité. Mais le chef de l'Etat veut mettre un terme à cette situation, que dénoncent depuis des années les associations d'aide au relogement.

Aider les sans-abri à trouver un toit stable

Le gouvernement est en train de mettre au point "un plan de réduction des nuitées hôtelières". L'objectif est d'aider les personnes démunies à sortir de la rue, à trouver un logement stable et à ne plus les loger dans un hôtel. C'est François Hollande en personne qui va présenter ce plan, préparé en amont par la ministre du Logement, Sylvia Pinel.

"Notre objectif est de dépasser la seule réponse à l'urgence et d'aider les personnes les plus démunies à sortir définitivement de la rue, en les accompagnant dans un parcours d'insertion vers le logement", a-t-elle déclaré.

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Le recours à l'hôtel doit devenir exceptionnel et de courte durée

Il faut dire que d'une part, cela coûte une fortune à l'Etat ; d'autre part, cela n'est pas adapté aux personnes relogées. Le coût : en 2014, l'Etat a payé environ 40 000 nuits à l'hôtel à des gens sans toit. D'après les derniers chiffres connus, qui émanent du rapport 2014 sur le mal-logement de la Fondation Abbé Pierre, l'État y a consacré 114 millions d'euros en 2012, soit une hausse de 21 % par rapport à 2011. Or le budget affecté aux nuitées d'hôtel en 2011 représentait déjà 43% des dépenses d'hébergement d'urgence alors qu'il devait être réduit à 25%.

Quant au fait que cette solution d'urgence n'est pas adaptée, même la ministre le reconnaît : "difficultés accrues pour accéder à l'emploi, faible scolarisation des enfants, décrochage scolaire, conditions d'hygiène déplorables, insécurité alimentaire, problème de sommeil". De plus, les familles doivent sans cesse changer de chambre voire d'hôtel, au gré des disponibilités, ce qui freine toute réinsertion.

"Mon ambition est simple mais ferme : en 2017, le recours à l'hôtel pour toute nouvelle demande d'hébergement doit être exceptionnel et de courte durée", a insisté Sylvia Pinel.

La France compte 43 000 places d'accueil d'urgence, dont la moitié sont des chambres d'hôtel.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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