Les données de l’inflation en France en mai 2022 de l’Insee annoncent une hausse des prix de 5,2% sur un an, hausse supérieure à celle du mois précédent. Or, rapportée au taux des deux livrets défiscalisés, l’augmentation des prix à la consommation fait perdre de l’argent aux épargnants ; de plus en plus d’argent. La Banque de France semble donc favorable à une nouvelle hausse du taux d’intérêt.
Il « faut s’attendre » à une hausse du taux du Livret A
Lors de la présentation par la Banque de France du rapport annuel d’activité de l’APCR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution », François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a commencé à préparer les esprits sur une possible revalorisation du taux du Livret A et du Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS).
Selon lui, comme le calcul mathématique du taux « prend en compte pour partie les taux de marchés et pour partie l’inflation », l’augmentation de cette dernière devrait donner lieu à une revalorisation en août 2022. Ce serait alors la deuxième revalorisation de l’année 2022 : le 1er février, le taux d’intérêt avait doublé, passant de 0,5% à 1%.
Hausse des taux, consommation, inflation… le dilemme du gouvernement
François Villeroy de Galhau a donc annoncé la couleur : « il faut s’attendre à une nouvelle hausse du taux du livret A ». La Banque de France, comme à son habitude, donnera sa recommandation mi-juillet 2022, sur la base des données définitives de l’inflation de juin 2022 qui ne seront connues qu’à ce moment-là.
C’est ensuite au gouvernement de prendre le relais, la recommandation n’étant que consultative. Et ce dernier risque de devoir résoudre une équation insoluble : augmenter le taux au risque de pousser les Français à sur-épargner, et donc baisser leur consommation, où les maintenir inchangés pour pousser à la consommation, au risque de s’attirer la grogne des épargnants ?
La consommation, premier moteur de l’économie française, est en effet en baisse constante depuis le début de l’année 2022 et la hausse des prix n’aide en rien la situation. Mais augmenter le taux d’intérêt va pousser les Français à jouer les fourmis plutôt que les cigales, ce qui risque de renforcer encore plus la tendance en plein milieu des grandes vacances.