Oui oui, on n'est plus à ça près. Si le déficit public de la France a dérapé en 2013, c'est parce que les rentrées fiscales ont été nettement moins bonnes que prévu. Pourtant, l'autre bonne nouvelle du jour avec la nomination de Manuel Valls à Matignon, c'est la hausse annoncée des tarifs réglementés d'EDF, tarifs qui concernent encore 92 % des usagers de l'électron en France. Ah oui précision utile, une hausse rétroactive.
Eh oui, eh oui, car figurez vous qu'en 2012, EDF ne vous a pas facturé le bon prix pour l'électricité qu'il vous vend. La faute à qui ? Au nouveau gouvernement qui pendant l'été 2012, à peine arrivé, n'avait pas voulu autoriser la hausse des tarifs d'EDF de plus de 2 %, quand cette hausse aurait dû être de 5,7 % pour couvrir les coûts de production de l'électricien. Résultat, les opérateurs d'énergie alternatifs ont attaqué la décision gouvernementale et obtenu gain de cause, enfin presque : le rapporteur public du Conseil d'état a recommandé la hausse rétroactive. Or le conseil suit dans 9 cas sur 10 l'avis du rapporteur public...
EDF va pouvoir réclamer un arriéré de facturation à ses clients pour 2012, arriéré estimé à près de ... 1,5 milliard d'euros, une paille !
Pour le client lambda, cela signifie plusieurs dizaines d'euros à débourser dans les mois qui suivront la décision du Conseil d'Etat, mais les gros consommateurs d'électricité (ceux qui se chauffent avec) vont dérouiller. Cela pourrait rapidement chercher l'équivalent d'un mois de facture d'hiver, soit 200 à 300 euros. En théorie cette hausse devrait être lissée sur un an voire plus pour la rendre indolore ou plutôt "invisible". Mais au final, les sous sortiront bien d'une poche. Celle du contribuable consommateur...