Michel-Édouard Leclerc : la hausse des prix « n’ira pas dans la poche des agriculteurs »

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Par Marie-Hélène Herouart Modifié le 31 janvier 2019 à 8h05
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@shutter - © Economie Matin
4 000 articles4 000 articles vendus en grande surface augmenteront de 1 à 10% le 1er février.

Pour Michel-Édouard Leclerc, directeur général de l'enseigne éponyme, la hausse des prix de 4.000 articles de la vie quotidienne est « une connerie ».

La loi Alimentation adoptée en octobre 2018 entre en vigueur ce vendredi 1er février. 4.000 articles du quotidien, des chocapic aux conserves, augmenteront de 1 à 10 %. Un changement provoqué par la nouvelle réglementation sur le seuil de revente à perte.

Les produits de grandes marques augmentent aussi

L'objectif de la loi Alimentation est simple : augmenter les revenus des agriculteurs, asphyxiés par les dettes et les distributeurs. Avec l'entrée en vigueur de cette nouvelle réglementation, les distributeurs devraient réduire leurs marges sur les agriculteurs... et les augmenter sur les consommateurs. Pour Michel-Édouard Leclerc, le directeur général d'E.Leclerc, interviewé par nos confrères chez RTL : «C'est une connerie après les gilets jaunes, après l'augmentation des demandes sur le pouvoir d'achat, qu'est-ce qu'on vient emmerder les consommateurs ? »

« Posez-vous la question, pourquoi on nous oblige à augmenter ces prix-là qui ne sont pas des produits agricoles ? Ce sont des produits fabriqués par des multinationales dont le siège n’est pas en France. »

Et pour cause, si 4.000 articles du quotidien s'apprêtent à augmenter de 1 à 10%, tous ne sont pas le fruit du travail d'agriculteurs. Des articles de marque comme les Chocapic, le Nutella et le Coca-Cola seront plus chers eux aussi. Alors que ces hausses représentent une perte d'un milliard d'euros en pouvoir d'achat pour les Français selon Michel-Édouard Leclerc, l'augmentation d'articles produits par des multinationales surprend. Le directeur général d'E.Leclerc s'en indigne : « Pourquoi on nous oblige à augmenter ces prix-là qui ne sont pas des produits agricoles ? Ce sont des produits fabriqués par des multinationales dont le siège n'est pas en France. »

Cette hausse des prix est « un enfumage » pour Michel-Édouard Leclerc

Pour Michel-Édouard Leclerc, c'est une évidence : cette hausse des prix nuira aux consommateurs alors qu'elle « n'ira pas dans la poche des agriculteurs ». Selon le dirigeant, cette mesure est « un enfumage ». Il estime ainsi que « les distributeurs et les industriels qui ont fait leur lobbying auprès du gouvernement, obtiennent ça pour emmerder Leclerc, Lidl et Intermarché », trois enseignes aux prix bas qui pourraient « perdre des clients ».

Si toutes les grandes surfaces sont dans l'obligation d'appliquer la loi et d'augmenter leurs prix le 1er février, Michel-Édouard Leclerc prévient. Dans les magasins Leclerc, le client reste roi : « Nous allons être malins, nous allons multiplier les bons de réduction, nous allons faire des choses qui sont légales mais avec des remises pour les consommateurs. »

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Aspirante journaliste, Marie-Hélène est étudiante à l'Ecole de journalisme de Toulouse dans la promotion 2018-2021. Elle est diplômée d'une licence de Droit public et écrit chez Economie Matin depuis mai 2017. 

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