La hausse du prix de l’énergie a coûté des centaines de milliards aux États

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 29 novembre 2022 à 9h13
Energie Entreprises Chomage 1
@shutter - © Economie Matin
15%Les factures d'énergie des Français vont augmenter de 15% dès janvier 2023.

Après le début de la guerre en Ukraine, voulue par la Russie et qui se poursuit plusieurs mois après et même s’intensifie, les prix de l’énergie ont explosé. Gaz comme électricité, notamment à cause de l’indexation du prix de la deuxième sur le premier, ont vu leurs prix s’envoler… et les États de l’Union européenne n’avaient que deux choix : soit laisser la facture des ménages exploser à son tour, soit tenter de limiter la hausse par des mesures et des aides. C’est, sans surprise, la deuxième option qui a été choisie.

Plusieurs centaines de milliards d’euros d’aides diverses

L’institut bruxellois Bruegel a listé et analysé, pays par pays, l’ensemble des mesures annoncées et mises en place par les pays membres de l’Union européenne pour contrer la hausse des prix de l’énergie. La somme de celles-ci atteindrait environ 450 milliards d’euros, selon l’institut Bruegel, dont une large majorité (341 milliards d’euros) ont eu un effet immédiat sur les factures : limitation du prix de l’énergie pour les ménages et les entreprises, baisse des taxes ou aides directes aux contribuables.

La différence entre le montant des aides directes et le montant total des aides est lié à plusieurs aides aux entreprises, comme des prêts ou des renflouages, et même des nationalisations dont la plus emblématique est sans aucun doute celle, annoncée en septembre 2022, du géant allemand Uniper. Premier importateur de gaz d’Allemagne, le groupe s’est écroulé en Bourse du fait des tensions géopolitiques et a risqué de mettre la clé sous la porte. Il a été sauvé par le gouvernement d’Olaf Scholz, in extremis.

Mais n’oublions pas que la France aussi a annoncé une renationalisation : celle d’EDF pour près de 10 milliards d’euros. Le gouvernement espère ainsi protéger l’entreprise, dont il était encore l’actionnaire majoritaire à plus de 80%, mais surtout pouvoir la piloter plus facilement, notamment sur le front du nucléaire.

S’il n’y a pas de superprofits… où est allé l’argent ?

L’analyse de l’institut Bruegel risque de relancer, une nouvelle fois, la question des superprofits de certaines entreprises spécialisées dans l’énergie. Car avec un coût final pour le consommateur (particulier ou professionnel) en forte hausse, la question se pose de savoir qui profite de la différence.

Or, les géants ciblés par la critique sur les profits exceptionnels n’ont de cesse de clamer le fait que les superprofits n’existent pas, ou sont en réalité limités. Mais si tel est le cas, les centaines de milliards d’euros qu’ont versées les États pour que les ménages réussissent tant bien que mal à payer les factures, où sont-ils passés ?

Sauf dans quelques cas précis, le prix de production n’a pas évolué ou à la marge. Mais le prix de vente, lui, a été multiplié par deux ou trois, voire plus.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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