Le gouvernement n'est plus à une contradiction près. Alors que la "commission sur la fiscalité écologique", nommée par le Premier ministre, a acté le principe d'une hausse des taxes percues sur le diesel pour les aligner sur celles collectées sur l'essence, le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, s'est déclaré "pas favorable" à la mesure.
"Le gasoil touche essentiellement des professionnels, les professionnels de la route, qu'ils soient taxis, qu'ils soient routiers, et je n'oublie pas les pêcheurs, le transport maritime" a déclaré Frédéric Cuvillier sur RMC, ajoutant qu' "il y a là une question de compétitivité", demandant un "traitement au cas par cas. (...) En tout cas, (il ne faut pas) fragiliser des professions de transport qui sont aujourd'hui dans des situations très tendues".
Pourtant, Christian de Perthuis, le président de la commission sur la fiscalité écologique, a assuré que la décision était prise, d'autant que les recettes prévues par la hausse des taxes sur le diesel (ou plutot, le rééquilibrage) sont déja affectées : au fameux Crédit Impôt Compétitivité ! Le gouvernement espère (espérait) tirer 3 milliards d'euros de la hausse des taxes sur le diesel.
Peut-être que des raisons éléctoralistes, bien que l'année 2013 soit une année sans élection, ont eu raison des bons sentiments écologico-fiscaux de certains membres du gouvernement : Plus de 65 % des automobiles françaises roulent au diesel, et le diesel représente 80 % de la consommation de carburant dans l'hexagone. On attend la réaction de Delphine Batho, ministre de l'Ecologie et de l'Energie sur le sujet.