Exil fiscal : le nombre de demandes de régularisation explose

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Par Laure De Charette Modifié le 25 octobre 2013 à 3h23

C'est bien simple : il y a eu autant de demandes de régularisation émanant de Français ayant planqué leur argent à l'étranger en deux mois... qu'en deux ans ! Ces quatre derniers mois, Bercy a reçu pas moins de 3000 demandes de régularisation fiscale, selon la Tribune. Du jamais vu !

Il faudrait 25 ans pour traiter tous les dossiers d'auto-dénonciation

A terme, les services du ministère des Finances tablent sur au moins 50 000 demandes de la sorte. Bien-sûr, le gouvernement se frotte les mains, car de l'argent frais va pouvoir rentrer dans les caisses, à travers les amendes infligées et la perception de l'impôt.

Résultat : les 20 fonctionnaires de la cellule de régularisation fiscale, chargés de traiter les dossiers, sont débordés. Sans renfort d'effectifs, il leur faudrait 25 ans pour tous les éplucher, selon les calculs d'un avocat fiscaliste réputé, interrogé par le quotidien.

Pourquoi un tel afflux ? Si l'on exclue la piste du remords dont les Français fraudeurs seraient tout à coup rongés et celle de l'excès soudain de patriotisme, il reste deux raisons principales : premièrement, la peur d'être pris la main dans le sac, le gouvernement ayant annoncé qu'il allait renforcer les moyens alloués à la lutte contre l'exil fiscal, et de se voir infliger une amende de plus en plus lourde. Des peines de prison ont même déjà été prononcées.

Les exilés fiscaux peuvent encourir des peines de prison

Bercy n'a-t-il pas promis une plus grande indulgence, du moins temporairement, envers les exilés fiscaux qui se dénonceraient d'eux-mêmes ? Précisément, les fraudeurs qui feraient la démarche de régularisation ne seraient pas poursuivis pénalement et verraient leurs pénalités –d'ordinaire de 40%- réduites à 30% voire à 15% s'ils arrivent à prouver qu'ils n'ont pas été actifs dans la gestion de leur compte.

L'autre raison, plus nouvelle, c'est le fait que les banques elles-mêmes, après avoir pu aider certains de leurs clients à cacher leur argent en dehors de France, les enjoignent de rapatrier leurs avoirs dans l'Hexagone. Pourquoi ? Car l'administration leur met la pression...

Le premier à avoir créé une cellule de régularisation est Eric Woerth, alors ministre de l'Economies, en 2009. Quatre ans après, son rôle est plus que jamais utile !

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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