Etonnant. On aurait pu penser que l'explosion du nombre de chômeurs dans les pays de la Vieille Europe serait compensée par le dynamisme du marché du travail en Asie, en Amérique du Sud ou dans les pays émergents. Que nenni !
Près d'un nouveau chômeur sur deux est Asiatique
Le nombre de chômeurs, au global, a encore augmenté en 2013 de 5 millions en un an, à 202 millions, selon un rapport de l'Organisation internationale du travail.
L'Asie, où la croissance, toujours forte (autour de 7%), a baissé, est donc le continent où le taux de chômage progresse le plus. Près d'une personne sur deux (45%) qui s'est retrouvée sans emploi l'an dernier vit sur ce continent !
Ensuite seulement arrivent l'Afrique puis l'Europe.
Seule l'Amérique du sud tient ses promesses de plein emploi, avec moins de 50 000 nouveaux chômeurs recensés, une pacotille à l'échelle du continent.
Selon l'institution, on dénombrait en 2013 à travers le monde notamment 23 millions de personnes tellement découragées qu'elles ont cessé leur recherche active d'emploi, et sept millions de gens qui ont tout bonnement décroché du marché du travail.
Qui dit croissance dit quand même chômage...
Et il y a peu de chances que cette année, le nombre de demandeurs d'emploi (en anglais, on dit « job seeker », chercheur d'emploi, voire « job hunter », chasseur d'emploi, qui évoque une démarche plus dynamique) baisse, même si la croissance mondiale devrait retrouver un taux proche de 3,6 % (contre moins de 3% l'an dernier). « Nous attendons quatre millions de chômeurs de plus en 2014 », estime Christian Viegelahn, économiste à l'OIT et l'un des co-auteurs du rapport.
Et la perspective dans les cinq ans à venir n'est guère plus rose : les entreprises du monde entier devraient créer 40 millions de postes chaque année jusqu'en 2018, alors que 42,6 millions de gens devraient arriver sur le marché du travail chaque année. Outch ! Alors même que là encore, l'OIT table sur une croissance du PIB mondial plutôt vigoureuse, de 4,1 % par an sur la période 2015-2018.