Ils augmentent les impôts à contre-cœur. Encore heureux ! Dans une interview au journal Les Echos, Bernard Cazeneuve, ministre du Budget, explique en substance que l'ère des hausses d'impôts à tout va est révolue -« Augmenter les prélèvements n'est ni souhaitable ni soutenable pour l'économie »- et que nous entrons pour de bon dans l'ère des économies.
Economies : 2015 plus fort que 2014
« Il faut mettre le cap sur les économies, jusqu'à la fin de la législature. Nous avons déjà décidé de 15 milliards d'économies pour 2014, ce qui est sans précédent. En 2015, il faudra porter notre ambition encore plus loin, et continuer en 2016 et en 2017 ». En somme, les Français ont donné plus... pour recevoir moins. Après le ras-le-bol fiscal, vive la rigueur ?
Seules ces économies d'ampleur permettront, selon le bras de Pierre Moscovici, ministre de l'Economie, de tenir la prévision de déficit public à 4,1 % du PIB cette année (3,6% l'an prochain et 3% en 2015, comme exigé par Bruxelles).
Mais le ministre sait comment faire avaler la pilule à la population : « en expliquant que l'objectif est avant tout de conforter notre modèle social et nos services publics ».
"La reprise est là"
Par ailleurs, une enveloppe supplémentaire de 3 milliards d'euros va être affectée aux secteurs qui en ont besoin selon le gouvernement : l'emploi, le budget européen, les opérations extérieures de défense et l'hébergement d'urgence. Mais pas de panique, « ces crédits seront tous compensés à l'euro près, par autant d'annulations réparties sur l'ensemble des ministères ».
Dans tous les cas, l'heure est à l'optimisme : « Notre politique porte ses fruits, le déficit baisse sensiblement, la reprise est là ». Et la menace du bâton fonctionne à plein régime sur les exilés fiscaux. A ce jour, 4 300 dossiers de demande de régularisation ont été déposés, « et les flux vont croissant ». Bref, tout va très bien madame la marquise. Alleluia !