Bruxelles, en la personne d'Olli Rehn, le vice-président de la Commission européenne chargé des affaires économiques et monétaires, met en garde Paris contre toute nouvelle hausse d'impôts, alors même que l'on envisage une hausse de 30 milliards d'euros de recettes fiscales entre 2013 et 2014.
Dans une interview accordée à nos confrères du JDD, Olli Rehn met en garde le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Pour lui, la France ne doit pas aller plus loin dans le matraquage fiscal sous peine de casser la croissance et la reprise de l'emploi. Deux données déjà bien mises à mal en France actuellement.
La France doit réduire ses dépenses publiques au lieu d'augmenter les impôts
Paris doit donc faire preuve de discipline budgétaire, mais dans le bon sens. A savoir, privilégier une réduction massive des dépenses publiques, plutôt que les augmentations d'impôts. A l'heure actuelle, peu de domaines échappent à la taxation massive du gouvernement. En particulier l'épargne et les entreprises. Pour Bruxelles, la France ne doit pas davantage taxer le travail.
L'avertissement d'Olli Rehn n'est pas à prendre à la légère par François Hollande et Jean-Marc Ayrault. C'est en effet le technocrate européen qui a accordé un sursis de deux ans à la France pour ramener son déficit sous la barre des 3 %. Pour lui, la France est sur la bonne voie, mais elle doit passer le rapport supérieur.
Avec la réforme des retraites, le matraquage fiscal pourrait se poursuivre
La question du matraquage fiscal demeure très sensible, et se trouve une fois de plus au coeur du débat public avec notamment la question de la réforme des retraites (lire ici). En effet, le gouvernement ne souhaite pas augmenter l'âge de départ ou la durée de cotisation avant 2020, mais pencherait plutôt pour une hausse des prélèvements, qui pénaliserait encore davantage les entreprises...