« Je ne ferai d'augmentations d'impôts que si elles sont absolument indispensables... dans l'idéal le moins possible » avait déclaré François Hollande. Il faut croire que l'idéal est difficile à tenir ! Hier, Bercy a présenté les grandes lignes du Budget 2014. Matraquage fiscal, qui a dit matraquage fiscal ? Voyons un peu...
La TVA va augmenter : le taux normal va passer de 19,6 % à 20 %, et le taux intermédiaire de 7 % à 10 %. Seul le taux de 5,5 %, qui concerne les produits alimentaires, abonnements gaz et électricité, fourniture de repas dans les cantines scolaires, fourniture de chaleur produite à partir d'énergies renouvelables, etc descendra à 5 %.
Le quotient familial va être à nouveau raboté pour environ 1,3 million de familles, qui paieront de fait un peu plus d'impôt chaque année.
Quiconque achète un bien immobilier devra payer des droits de mutation 15% plus élevés (4,5% en 2014 versus 3,8% à ce jour).
Les retraités ayant eu au moins trois enfants bénéficient d'une retraite majorée de 10%, soit, mais elle sera désormais soumise à l'impôt sur le revenu. On donne d'un côté, on reprend de l'autre !
En 2014, encore plus de pression fiscale sur les épaules des Français
Même si comme le veut l'adage, dans chaque niche il y a un chien, certaines niches fiscales vont être rabotées, comme celle dont bénéficiaient les investisseurs en outre-mer, voire purement et simplement supprimées comme celle dont bénéficiaient cette fois les parents d'enfants scolarisés ou étudiants.
Et puis la taxe à 75% fait son grand retour ! Tout membre d'une entreprise gagnant plus d'un million d'euros par an devra reverser à l'Etat les trois-quarts de ses revenus au-delà du million.
Un taux d'impôts qui n'en finit pas de grimper
Quelques bonnes nouvelles tout de même viennent éclaircir un ciel fiscal bien nuageux : le barème de l'impôt sur le revenu va être de nouveau indexé sur l'inflation, alors qu'il était gelé depuis deux ans. Soit moins d'impôt à régler in fine. Les propriétaires qui vendront leur résidence secondaire d'ici au 31 décembre 2014 bénéficieront d'un abattement exceptionnel de 25 % sur la plus-value réalisée. Et les ménages les plus modestes vont voir la décote de l'impôt sur le revenu augmenter.
Pour conclure, en 2014, le taux de prélèvements obligatoires, c'est-à-dire le total des impôts et des cotisations sociales de tous ordres, devrait dépasser les 46% du PIB. A titre comparatif, pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, le taux des prélèvements obligatoires était de 43,2% en 2008 et de 43,7% en 2011.