Avec l'arrivée de l'avis d'imposition dans les foyers, les ménages sont confrontés à une nouvelle dépense. Une dépense en hausse ce qui n'est pas pour redonner le sourire à un pays frappé par la crise économique. La classe dirigeante commence à en prendre conscience.
Moscovici et Fabius se rendent compte de la situation
Le premier a avoir pris la parole sur ce sujet sensible a été Pierre Moscovici, ministre de l'Economie, qui a déclaré mardi être « très sensible au ras-le-bol fiscal » exprimé par les Français. Un quasi-aveu d'un niveau d'imposition bien trop élevé que le gouvernement a mis en place.
Et s'il était le seul, ce pourrait être une déclaration isolée, une déclaration en l'air sans conséquences. Malheureusement pour François Hollande, Laurent Fabius est du même avis. Sur BFM-TV, le lendemain, il déclare qu'il y a un « niveau [de prélèvements] au-delà duquel on ne doit pas monter ».
Une pique lancée à Bercy alors que doit se discuter le Budget 2014. Le gouvernement doit être « très très prudent » pour le ministre des Affaires Etrangères.
Une hausse des impôts qui ne s'arrêtera pas là
Prudence et mises en garde de la part de deux ministres, dont les cabinets se sont empressés de minimiser la portée des paroles, ne vont pas sauver les Français d'une ultérieure hausse des impôts en 2014 tout simplement car celle-ci a déjà été votée.
Son entrée en vigueur en 2014 va-t-elle exacerber le sentiment de ras-le-bol auquel Pierre Moscovici est sensible ?
L'université d'été du PS va avoir un programme bien chargé
Toute cette polémique vient s'ajouter au programme de l'Université d'été du Parti Socialiste qui commençait hier à La Rochelle. Une université qui aura du pain sur la planche entre les questions de fiscalité, le Budget 2014, la hausse du chômage ou encore la reprise économique.
Mais La Rochelle ne sera pas seulement centrée sur la crise économique et les actions à entreprendre pour en faire sortir la France : la polémique autour de Manuel Valls et les retraites feront aussi partie des sujets chauds.
Certains sont pour, d'autres sont contre
Au sein du Parti Socialiste, semble-t-il, le problème est que la fiscalité ne met pas tout le monde d'accord. Si certains, comme Thierry Mandon, craignent que la hausse des impôts et notamment de la TVA (entrée en vigueur : 1er janvier 2014) n'impacte les foyers aux revenus modestes qui pourraient bien ne pas le supporter, d'autres semblent plus partagés sur la question.
Emmanuel Maurel, porte-parole de la Gauche Populaire, estime que si un point limite existe dans la fiscalité, il faut le chercher dans l'injustice de la répartition de l'effort et pas dans le taux de prélèvement.
En somme : le gouvernement a du travail et les ménages français ne sont pas encore sortis de l'auberge.