Un dirigeant PS qui rend hommage à une initiative de l'UDC (Union démocratique du Centre), qualifiée d'extrêmiste de droite par la gauche française depuis sa campagne anti-minarets, voilà qui a de quoi surprendre !
Et pourtant ce lundi 4 mars sur France Info, Harlem Désir, numéro un du PS, ne tarissait pas d'éloges envers ceux qui, depuis dimanche 3 mars dernier, ont adopté, à 67,9 %, le contrôle des parachutes dorés des grands patrons helvètes (lire ici). Ce texte, qui devrait rentrer en application dans un peu plus d'un an, oblige en effet les chefs d'entreprises suisses de soumettre n'importe quelle décision qui concernerait leur revenus, leurs retraites ou bien même leurs stock-options au vote des actionnaires de la société, réunis en AG.
Cette mesure, à l'initiative d'un sénateur de l'UDC, Thomas Minder, a même été approuvée par le PS suisse, allié pour l'heure au parti catégorisé "droite populaire". Et bien qu'Harlem Désir s'en soit réjoui, c'est un peu comme si un responsable PS applaudissait des deux mains une mesure initiée par Marine Le Pen ! Ce n'est pas de si tôt que l'on verra cela chez nous ! La même Marine Le Pen qui elle en a profité pour critiquer notre gouvernement socialiste, qui de son côté n'a pas encore pris une telle mesure.
De son côté, le premier secrétaire de notre Parti socialiste a réaffirmé qu'il fallait "lutter contre les rémunérations exorbitantes dans un temps de crise où l'on demande des sacrifices à tout le monde", justifiant au passage le projet de taxe à 75 %, dont la nouvelle version devrait voir le jour après le 15 mars prochain (lire ici).
Harlem Désir va-t-il proposer à l'UDC de rejoindre l'internationale socialiste ? Oskar Freysinger, la figure emblématique de l'Union démocratique du centre, délaissera-t-il les Assises internationales sur l'Islamisation pour la rue de Solférino ? On peut tout imaginer, car une entente cordiale comme celle-ci, même implicite, on n'en voit pas tous les jours !