« Travailler plus pour gagner plus » : ce slogan n'a plus de raison d'être à l'usine de Smart France, à Hambach (Moselle). Les salariés vont en effet travailler 39 heures hebdomadaires… pour être payés 37 heures seulement.
Cet accord, obtenu dans le cadre du « Pacte 2020 », a été conclu sur la base d'une promesse : que la direction s'engage à ne procéder à aucun licenciement économique d'ici 2020. En échange, les salariés vont donc être payés moins pour travailler deux heures de plus, jusqu'en 2019 où la durée hebdomadaire va repasser aux 37 heures, puis 35 heures en 2020. Une nécessité, l'heure étant plutôt aux délocalisations.
Un accord inédit
Pour parvenir à un tel accord inédit, Smart France a dû contourner les deux syndicats majoritaires de l'entreprise, la CGT et la CFDT. Ces derniers, qui représentent 53% des salariés, ont posé leur veto au projet de la direction de Smart France. En organisant un référendum consultatif l'an dernier (56% des employés ont voté favorablement), puis en obtenant des avenants sur les contrats de travail — pour 95% des salariés —, la direction de l'usine a fini par avoir ce qu'elle cherchait.
Les syndicats court-circuités
Tout cela n'a pas été évident, en particulier les signatures qui ont été obtenues durant le mouvement anti loi Travail. Mais finalement, l'usine reste donc à Hambach et aucun licenciement économique ne devrait être annoncé jusqu'en 2020. La ligne produit 100 000 véhicules par an.