Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
J’écrivais ce 16 octobre que l’économie française était en urgence absolue. C’est une évidence tant les indicateurs sont mauvais.
Une économie, ou plus précisément les dirigeants d’un pays doivent accepter, pour une efficacité économique réelle, qu’il y a ait deux secteurs économiques. En fait, quatre.
Il y a ce que l’on appelle le secteur public et le secteur privé. Il y a aussi le secteur formel (tout ce qui est officiellement déclaré) et les secteurs informels (tout ce qui est officieux et plus ou moins illégal).
Sans secteur informel, point de liberté. Il n’y a liberté que là où des excès peuvent s’exprimer, ce qui ne veut pas dire qu’ils ne doivent pas être réprimés.
Le trafic de drogue est réprimé, et il fait partie du secteur informel, mais désormais, il est comptabilisé dans le PIB !!
Une économie saine, même si cela fait hurler les bien-pensants parisiens qui ont un Monéo greffé dans les oreilles et un smartphone intégré dans le crâne, doit avoir des espèces, beaucoup d’espèces même.
Pourquoi ?
Parce que la vitesse de circulation d’un euro en billet non déclaré n’a rien à voir avec celle d’un euro numérique sur un compte en banque et dûment fiscalisé.
C’est d’une logique implacable de sans-dents, et en bas, c’est une évidence. Vous connaissez l’histoire.
Comprendre l’efficacité économique d’un billet de 100 euros
Dans un village qui vit du tourisme, il n’y a plus de touristes, à cause de la crise. Pour survivre, tout le monde emprunte à tout le monde. Plusieurs mois passent, misérables. Arrive enfin un touriste qui prend une chambre dans l’hôtel, qu’il paie avec un billet de 100 euros. Le touriste n’est pas plutôt monté à sa chambre que l’hôtelier court porter le billet chez le boucher à qui il doit justement cent euros. Le boucher va lui-même aussitôt porter le même billet au paysan qui l’approvisionne en viande ; le paysan, à son tour, se dépêche d’aller payer sa dette à la prostituée à laquelle il doit quelques «services». La prostituée va à l’hôtel pour rembourser à l’hôtelier les chambres qu’elle louait à l’heure. Comme elle dépose le billet de 100 € sur le comptoir, le touriste, qui venait dire à l’hôtelier qu’il devait repartir tout de suite, ramasse le billet et disparaît. Au total, chacun a payé sa dette; rien n’a été dépensé, ni gagné, ni perdu, par personne. Et plus personne dans le village n’a de dettes.
Un billet de banque circule infiniment plus vite et plus de fois que la même somme en banque qui est thésaurisée (mise de côté sous forme d’épargne).
D’ailleurs, il convient d’expliquer à nos mamamouchis, du Palais à Bercy, que l’économie la plus forte d’Europe, à savoir l’Allemagne, est aussi celle qui a le recours le plus important au cash et aux espèces.
La question est juste d’encadrer le secteur informel pour éviter qu’il ne représente une part trop importante de l’économie, mais vouloir l’éradiquer à tout prix et en totalité est une immense erreur aussi bien sociale qu’économique.
De très nombreuses innovations, inventions, et progrès sont réalisés par des « transgresseurs » à partir de ces zones grises indispensables à tout système sain.
Le nombre de billets en circulation augmente de 8 % cette année !!
Alors que tout le monde pense que le cash disparaît, en réalité, il n’a jamais été aussi disponible dans l’économie, y compris en France, où la masse monétaire en billet augmente de plus de 7,6 % en un an et atteint son plus haut niveau, comme vous pouvez le voir sur ces graphiques de... la Banque de France !
Ci-dessous, vous pouvez télécharger le rapport complet de la Banque de France.
BDF statistiques-mensuelles-sur-l-activite-fiduciaire
En Europe, le phénomène est identique.
Plus on vous parle de carte, de paiement sans contact, et de cryptomonnaie, plus la demande en cash des agents économiques augmente.
C’est une excellente nouvelle, et la meilleure façon de gagner la guerre contre le cash, ce n’est effectivement pas de signer des pétitions, mais d’aller chercher des billets aux distributeurs à chaque fois que cela vous est possible en menant une véritable guérilla au tout numérique.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !