La guerre est un commerce – mais toujours sur le modèle gagnant-perdant. Les Etats-Unis devraient pourtant le savoir…
Aujourd’hui, nous revenons à notre étude des deux erreurs désastreuses pour la société américaine du XXIème siècle. (Les deux premières sont décrites ici et ici.)
Pour faire court, en 2001, George W. Bush a placé l’empire américain en état de guerre perpétuelle. C’était l’erreur n°1.
En 2008, Ben Bernanke & co. ont entamé une politique d’inflation et de fausse monnaie perpétuelles. C’était l’erreur n°2.
Comme les générations précédentes ont dû rire !
Les actions allaient-elles grimper ? Quelle industrie la nouvelle technologie allait-elle révolutionner ? Qui gagnerait la prochaine élection ? Elles ne le savaient pas plus que nous.
Mais lorsque les pays cherchent à se venger les uns des autres ? Lorsque les empires se lancent dans des guerres illimitées ? Lorsque les gens dépensent de l’argent qu’ils n’ont pas… et impriment des morceaux de papier pour couvrir leurs déficits ?
Il s’agit là des chansons préférées de ceux qui nous ont précédés. Les morts en connaissaient toutes les paroles – et elles les font rire à chaque fois.
Les Akkadiens ?
Ha, ha, ha.
Les Sumériens ?
Ha, ha, ha.
Les Hittites ?
Ha, ha, ha.
Et ainsi de suite… de l’Empire mongol au Reich de 1 000 ans… ha, ha, ha…
« Où sont-ils maintenant ? », se demandent les ombres entre elles.
Les Grecs n’ont-ils pas brûlé la cité perse de Sardis ? Darius le Grand n’a-t-il pas envahi la Grèce pour se venger ? Suite à quoi, Xerxès n’a-t-il pas frappé à nouveau pour se venger de l’humiliation de Marathon ?
Les fantômes rigolent à chaque question.
« Il faut frapper dix fois plus fort », a déclaré l’un d’entre eux, citant le président américain.
Ha, ha, ha. Ils le savaient désormais : ils ajouteraient bientôt les Etats-Unis à la liste !
Des automobiles spartiates ?
Les spectres savent que chaque tentative de vengeance a mené à un nouveau désastre. En Grèce, Sparte – le royaume guerrier par excellence – avait formé son propre empire. Que lui est-il arrivé ?
Les ombres ont ri à nouveau. Elles se rappelaient un vieux proverbe sicilien : quand tu cherches la revanche, prends deux cercueils.
Elles savaient ce qui était arrivé à Sparte. C’est ce qu’il se passe toujours : Sparte a continué à se battre jusqu’à perdre la bataille de Leuctres contre les Thébains. Ses femmes ont été violées. Ses hommes et ses enfants ont été réduits en esclavage.
Or qui pourrait nommer un dirigeant spartiate majeur de notre époque ? Qui achète du vin de Sparte… du fromage de Sparte… ou une voiture made in Sparta ?
Ha, ha, ha…
Ensuite, lorsque Ben Bernanke a fait chauffer la planche à billets, les ectoplasmes se sont à nouveau tenu les côtes – qu’est-ce qu’on s’amuse !
« Qu’est-ce que ça a donné pour… », ont-ils dit, citant une longue liste de pays – se terminant aujourd’hui avec le Venezuela – avec un éclat de rire après chacun.
Ils avaient vu la fausse monnaie et la dette ruiner des villes, des pays et des empires entiers. Jamais ils n’avaient vu un seul d’entre eux s’enrichir grâce à cela.
Attendez… les Etats-Unis étaient « exceptionnels ». Ils étaient « indispensables ». On vivait une Nouvelle ère, après tout.
Ha, ha, ha, ha…
Charogne et asticots
La fausse monnaie et les guerres éternelles vont ensemble – comme les charognes et les asticots.
A ce jour, la guerre contre le terrorisme a coûté quelque 6 000 Mds$ aux Etats-Unis – environ 50 000 $ par ménage US. Imaginez combien elle durerait si les Américains recevaient la facture chaque année !
Mais rien n’a été envoyé. La guerre contre le terrorisme semble être gratuite. Elle se poursuit. Les dépenses militaires augmentent. Les citoyens ont même profité d’une baisse d’impôts.
Certains s’en sortent encore mieux. Forbes rapporte :
« Suite aux frappes aériennes américaines qui ont tué le général iranien Qassem Soleimani la semaine dernière, les ‘valeurs de guerre’ – les entreprises du secteur de la défense – ont grimpé : sur les cinq dernières séances, l’ETF SPDR S&P Aerospace & Defense (XAR) a grimpé de près de 4%, tandis que l’ETF iShares US Aerospace & Defense (ITA) prenait 2,5%. »
Le site CommonDreams.org commentait de la sorte :
« La hausse des valeurs de la défense a été largement soulignée sur des chaînes télévisées comme Fox Business et dans des publications comme le Investor’s Business Daily, qui notait que ‘Northrop Grumman (NOC) et Lockheed Martin (LMT) étaient les grands gagnants de la séance de vendredi [3 janvier], ainsi que la valeur Raytheon’. »
Jonathan Raviv, analyste chez Citigroup, notait le même jour que « si le conflit au Moyen-Orient prenait de l’ampleur […] nous pensons que les candidats électoraux du parti démocrate auraient plus de mal à s’opposer à un budget plus élevé pour la défense en 2020 ».
Une mauvaise affaire
La guerre est un commerce. Certains y gagnent des fortunes. Et lorsqu’elle est financée par l’inflation de la fausse monnaie, tout le monde semble sortir gagnant. Sauf les victimes, évidemment.
Mais c’est toujours une mauvaise affaire… une affaire gagnant-perdant, où il y a peu de gagnants et beaucoup de perdants.
L’armée est corrompue – tandis qu’on l’utilise pour conquérir et occuper des pays étrangers. Ensuite, la patrie elle-même est corrompue – l’argent, le statut et le pouvoir s’écoulant vers les secteurs de la défense plutôt que vers ceux qui produisent les biens et services authentiques que les gens veulent.
A suivre…
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