La PBOC est intervenue mardi 6 août, stoppant la dépréciation du CNY, un signe d’accalmie (ou du moins un arrêt de l’escalade) dans la guerre commerciale. Les mouvements sur les changes se poursuivent, dernières victimes collatérales : le dollar australien et le dollar néo-zélandais. Il nous semble toutefois excessif ou prématuré à ce stade de parler de « guerre des changes ». Le dernier Eurobaromètre montre un support à l’Europe en hausse.
Point de marché : courage, fuyons
Un moyen de savoir si les investisseurs sont optimistes sur la bourse et sont investis est de regarder la sensibilité du portefeuille aux variations du marché actions, i.e. on regarde leur beta. Si le beta est élevé, les investisseurs sont très exposés au marché, c’est donc qu’ils attendent une hausse.
Les derniers chiffres, d’après nos calculs, montrent exactement l’inverse, la sensibilité au marché des Hedge Funds actions est particulièrement basse et s’est effondrée récemment.
C’est un signe que ces investisseurs ne souhaitent pas porter un risque actions important et se sont désengagés.
Accalmie dans la « guerre des changes »
1. Accalmie :
La devise chinoise, après une dépréciation importante depuis la fin de la semaine dernière, s’est enfin stabilisée sur intervention de la PBOC mardi. Un bon signe.
Il faut en profiter pour relativiser la « guerre des changes » : le CNY s’est déprécié de moins de 5% depuis son plus haut de l’année en avril et de moins de 2% depuis la fin de la semaine dernière. Des variations certes loin d’être négligeables, mais qui restent limitées ; et donc parler de « guerre des changes » parait tout de même un peu excessif ou prématuré.
La stabilisation du CNY hier peut être vue comme une volonté de désescalade par les autorités chinoises (ou à minima une volonté de ne pas mettre d’huile sur le feu). La PBOC a d’ailleurs choisi comme fixing 6,9996 pour le yuan contre dollar hier soir, sous la barre symbolique de 7.
2. Dommages collatéraux :
Il est vrai en revanche que les mouvements du yuan impactent de plus en plus la zone Asie-Pacifique. Nous avions parlé hier des devises du sud-est asiatique qui se déprécient. Ce matindeux autres pays très liés à la Chine ont vu aussi leurs monnaies sous pression : l’Australie et la Nouvelle Zélande. La banque centrale néo-zélandaise a baissé ses taux de 50 pdb, contre 25 attendus. Résultat, le dollar néo-zélandais plonge, presque 2% en une journée. Son compère australien le suit : plus de 5% de dépréciation depuis mi-juillet et -0,7% ce matin.