Après deux mois de rupture du dialogue social au sein du troisième groupe français de gestion de l’eau, les syndicats ont accepté de revenir à la table des négociations.
Outre un climat interne tendu en raison de la vente prochaine de 70% du capital du groupe, le conflit était lié à la mise en place d’un plan d’intéressement pour 50 cadres dirigeants – incluant le PDG, les membres du Comité Exécutif et les Directeurs de régions - jugé trop généreux par les syndicats en comparaison de ce qui était prévu pour le reste des salariés.
Résultat, depuis plus de deux mois, les syndicats de Saur boycottaient toutes les instances représentatives du personnel, Comité d’Entreprise (CE), Délégations du Personnel (DP), Comité d’Hygiène, de Sécurité et de Condition de Travail (CHSCT). Selon une source syndicale, la direction a finalement accepté de débloquer une enveloppe de 8,8 millions d’euros qui sera prise sur la future vente et répartie entre les 6300 salariés du groupe.
Toutefois, les syndicats reviennent aussi à la table des négociations contraints par des échéances prévues pour la fin du mois de juin concernant la signature des accords sur l’intéressement mais surtout sur le refinancement et la vente de la société.
Comme révélé par la Lettre de l’Expansion de fin avril dernier, le groupe Saur aiguise en effet les appétits. Les candidats se pressent et le processus de sélection semble bien avancé. Selon une source interne, il y aurait une vingtaine de postulants qui ont tous reçu un cahier des charges. Un comité interne devrait désormais choisir assez rapidement les quatre ou cinq meilleures offres.
Parmi les candidats, la Lettre de l’Expansion évoquait plus d'une dizaine de fonds d’investissements, dont Macquarie, KKR, Global Infrastructure Partners, Mirova, Ardian et Antin Infrastructures. Des groupes industriels tels que Mitsubishi, Remondis et Aqualia étaient également cités.
Les syndicats du groupe entendent restés particulièrement vigilants par rapport aux offres qui seront faites et ont déjà demandé à pouvoir rencontrer dès que possible les candidats qui seront présélectionnés. Les partenaires sociaux espèrent également, sans trop y croire, que le candidat retenu sera un groupe industriel capable de porter un projet dépassant la simple logique financière.