Voilà des chiffres qui ne vont pas plaider en faveur des grands patrons, après la polémique sur Carlos Tavares qui recevra 66 millions d'euros de salaire. La rémunération des dirigeants du CAC40 a quasiment doublé en 2021.
Carlos Tavares va recevoir, au titre de l'exercice 2021, 19 millions d'euros de rémunération : il y a une part fixe et une part variable liée à des objectifs financiers (ce qui représente 19 millions), plus un intéressement à long terme (47 millions). C'est un salaire exceptionnel qui ne doit pas cacher la forte augmentation générale dont les patrons du CAC40 ont bénéficié l'an dernier. La plateforme de services Scalens a fait les comptes : la rémunération moyenne des dirigeants des grandes entreprises cotées à la Bourse de Paris s'établit à 8,7 millions d'euros.
Part fixe en hausse
C'est pratiquement le double du salaire moyen touché pour 2020 (4,5 millions) et 60% de mieux par rapport à 2019 (5,4 millions). L'étude relève que la part fixe de la rémunération a augmenté d'une année sur l'autre : les nouveaux dirigeants se paient en effet « beaucoup plus cher ». Quant à la part variable, elle aussi a fortement progressé en même temps que les cours de Bourse des entreprises (+29% en 2021). Le montant des primes exceptionnelles se monte en moyenne à 2,1 millions d'euros.
Des objectifs plus ambitieux
Pour l'exercice 2022, les salaires fixes ne devraient pas évoluer. Pour ce qui concerne la part variable, Scalens s'attend à un relèvement des objectifs de 10%, toutefois ils devraient être plus difficiles de les obtenir. Le contexte économique est en effet beaucoup moins favorable que l'an dernier, avec un ralentissement attendu de l'activité. Néanmoins, les directions des grands groupes voudront certainement conserver les primes exceptionnelles pour conserver leurs dirigeants à leur tête.