Affaire #Griveaux – Réseaux sociaux… ce virtuel et demain

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Par Philippe Bapt Modifié le 19 février 2020 à 9h36
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@shutter - © Economie Matin
18%Cinq titres (Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon et Facebook) représentent 18% du S&P.

Le retrait de Benjamin Griveaux de la tête de liste LREM à Paris pour cause de divulgation de vidéos intimes est-ce un pic ? Ou plus largement des prémices de changements dans notre vie politique et plus ?

On a beau parler de trucage russe, de méthode infâme et c’est le cas, on a beau relancer le débat sur les libertés dans le monde virtuel des réseaux sociaux…on passe surtout à côté du principal.

En effet, depuis l’avènement des réseaux sociaux, chacun le sait, tout comme il y avait 65 millions de sélectionneurs pour les équipes de foot ou rugby nationales, désormais il s’en trouve autant voire plus (faux comptes) pour disséquer, discuter, diffamer telle décision ou telle personne politique sur ces réseaux : twitter et facebook en tête.

Nous allons assister après le 22 mars à l’arrivée simultanée de néophytes en politique et « en même temps » aux premiers accrocs à ces réseaux sociaux, voire même presque digital native. Il faut bien comprendre que l’emprise de ces nouveaux médias a non seulement rebattu les cartes des modes d’acquisition de l’information, mais en plus provoque l’émergence de modes de désignation différents des leaders politiques. Si vous êtes dubitatifs, retournez-vous et regardez le phénomène des gilets jaunes. Aujourd’hui Éric Drouet (malgré l’achat de sa Jaguar), Maxime Nicolle (l’apprenti sorcier journaliste politique), Juan Branco (l’avocat « docteur » : vive l’égo) ne sont connus du grand public qu’au travers du nombre d’abonnés qu’ils ont sur leurs comptes sociaux. Les médias télévisuels et plus classiques ne les invitant qu’une fois cette notoriété actée, et pour ne pas être en reste.

La sociologie du personnel politique va évoluer à l’avenir. Fini Science-Po, l’ENA… ? Non bien sûr, mais il est à parier que la part des « influenceurs » sur les réseaux sociaux va grandir. Jusqu’où ? Je ne suis pas devin, mais cette part pourra être définie par une #IA qui dissèquera le nombre de « followers » en rapport avec le territoire d’élection visé, la sociologie, …

On parle de l’affaire #Griveaux un instant. Tout d’abord, deux mots : à vomir. C’est clair. Le tribunal virtuel moralo-populaire des réseaux sociaux l’a cloué au pilori. En avait-il besoin ? Ne s’était-il pas politiquement et humainement disqualifié avec le traitement de ses adversaires aux primaires LREM et ses propositions aussi folles que coûteuses pour la capitale ? Rien ne justifie l’emploi de telles méthodes pour pourrir une carrière politique ! La frontière vie publique-vie privée n’existe plus, car ces moralisateurs germano-pratin et russe… ne reculent devant rien, ni aucune pratique ! Des idées ? Non des images privées !

Leur unique but : politique ? Non, encore et toujours une soif de reconnaissance qui passe par faire du bruit, le fameux «  buzz » pour l’un, Juan Branco, par les réseaux sociaux ; pour l’autre, Piotr Pavlovski « artiste performeur » en asile en France, il est tout de même plus commode de se faire connaître en détruisant quelqu’un de la sorte, plutôt que de se clouer les testicules face à l’Elysée pour se battre contre la politique d’Emmanuel Macron. Là point besoin des réseaux sociaux, les usuellement maudits médias mainstream se ruent sur les pieds nickelés de la révolution (le troisième larron est la petite amie, étudiante à 29 ans, de Piotr Pavlovski) et au final ça fait moins mal !

Pour conclure, la nouvelle ère numérique ouvre effectivement beaucoup de perspectives réjouissantes dans tous les domaines avec, cependant, tous ses travers. Politiquement, ces 14 derniers mois nous avons vu l’émergence en France des premières stars de « politique-réalité » : comme dans les programmes tv suivis encore chaque soir, le passage public et le passage en mode privé/intimiste. Il ne manque plus que le mode de scrutin : » si vous voulez untel tapez 1, etc… » et tous les codes y seront. Au-delà de nos frontières la première star politique internationale sur ce modèle viral est Greta Thunberg. Loin de moi l’idée de ranger la jeune écologiste suédoise au même rang que nos stars de « politique-réalité » françaises, dont beaucoup sont retournées à l’anonymat….comme beaucoup de celles issues des programmes de télévision ! Là, il est question d’une PME familiale, organisée et professionnelle.

Il n’empêche, cette tendance à voir émerger, non plus seulement des partis, non plus seulement des meeting, non plus seulement de longues années de pratique des personnalités, mais de l’influence ou supposée telle de nouvelles têtes, il faudra s’y habituer…avec son corolaire bien connu : « la vérité d’aujourd’hui n’est pas celle de demain »….ou même, tenant compte de l’accélération du temps médiatique : « la vérité de ce matin n’est pas celle de cet après-midi ». Emmanuel Macron était précurseur de ce phénomène en 2017. Entre-temps, les réseaux sociaux ont pris leur place dans le débat politique. Attention à 2027, peut-être que 2022 sera trop proche !

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Philippe BAPT est un communicant. Diplômé de Novancia Business School en management marketing digital et événementiel, il exerce sa passion comme chargé de communication et consultant chargé de projets. Sa seconde passion la « chose publique » l’amène très tôt dans le champ associatif : social, culturel et sportif. Puis il sera élu local d’une commune de la première couronne de la ville rose de 2008 à 2014. Président de club de rugby, puis d’un groupement d’employeurs et administrateur d’un théâtre-centre culturel, ces différents postes lui confèrent  une expertise dans ces domaines. Retiré du strict jeu politique, il n’en demeure pas moins attentif à l’évolution de l’actualité et devient éditorialiste dans divers médias locaux et régionaux, dès la rentrée 2014. Ses sujets de prédilection : le « jeu » politique, les répercussions économiques et sociales, la recomposition du paysage politique français. 

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