L'Allemagne, c'est ce pays à la croissance florissante et où règne le plein emploi. Mais tout n'est pas rose pour autant : IG Metall, le plus important syndicat du pays, a appelé à un débrayage dans les secteurs de l'industrie, de l'automobile et de l'électronique.
Des mouvements de grève ciblés dans les entreprises les plus emblématiques du pays : c'est la manière de protester d'IG Metall qui entend faire pression sur le patronat sur deux fronts. Le premier, c'est une augmentation des salaires. Le syndicat réclame une hausse des rémunérations de 6%, une proposition rejetée en bloc par les employeurs, qui offre eux une hausse de 2% assortie d'une prime de 200 euros pour le premier trimestre. Les futures discussions qui s'ouvriront mi-janvier devraient permettre aux deux parties de trouver un terrain d'entente.
Deux ans à 28 heures
La seconde revendication est plus originale. IG Metall ferraille avec le patronat sur une proposition qui sort de l'ordinaire : la semaine de 28 heures. Les salariés qui le voudraient pourraient profiter d'un passage de 35 à 28 heures de travail par semaine pendant deux ans. L'employeur compenserait en partie le manque à gagner salarial, et il s'engagerait à reprendre l'employé à temps plein une fois les deux ans échus.
Grève dure
Une formule inédite qui n'a pas les faveurs du patronat, qui la juge impraticable. Deux tiers des salariés pourraient ainsi y prétendre, ce qui provoquerait un casse-tête administratif et des usines désertées. Il existe aussi un risque de discrimination pour ceux qui travaillent déjà à temps partiel : pas de compensation salariale pour eux… Les négociations achoppent pour le moment sur cette semaine de 28 heures, une question qui pourrait provoquer une grève dure, chose peu fréquente outre Rhin.