A l’image de la dernière manifestation du 25 juin, la grève des taxis prévue ce mardi 26 janvier s’annonce cinglante. Pourtant les impacts d’un tel soulèvement sont contre-productifs pour la profession elle-même. Ce nouveau mouvement de contestation montre que les taxis continuent à nier l’évidence : face à l’émergence de nouvelles attentes de la part des usagers, l'heure pour le marché du transport est à la diversification.
L’économie collaborative prend une part de plus en plus importante dans les habitudes de consommation et de mobilité. La prise de conscience globale des enjeux écologiques s’accélère et avec elle la volonté de trouver des alternatives bas carbone. Rappelons que le transport est responsable de 36,5 % des émissions de CO2 et 27,3 % des émissions de gaz à effet de serre*. Cela touche d’ailleurs le quotidien des parisiens qui subissent à répétions des pics de pollution. Par ailleurs, les usagers sont favorables à recréer un lien social et valorisent les interactions humaines dans une société très individualiste. Les usagers cherchent donc de plus en plus à optimiser leurs déplacements et les coûts qui y sont liés sans pour autant se priver de qualité. Les différents modes de transport contre lesquels luttent aujourd’hui les taxis ne sont autres que des alternatives innovantes qui ont su s’imposer comme les maillons de la nouvelle mobilité. Pour toutes ces raisons, économiques, sociales et environnementales, l’usager tend à délaisser la voiture personnelle pour s’orienter vers des solutions à la demande. Auparavant la propriété individuelle prévalait, aujourd’hui le marché s’oriente vers une offre de service à la demande.
Le consommateur est exigeant et devient acteur de sa mobilité grâce à une connexion directe aux services de transport. En recherchant un service innovant, personnalisé, de qualité et à bas coût, il devient plus volatil et inévitablement la concurrence s’intensifie...
Les distorsions sur le marché de l’offre sont saines et nécessaires. De nouveaux acteurs ont rapidement saisi l’opportunité, en toute légalité, en se positionnant sur des segments de marché, et sur de nouveaux modes d’usage tels que le transport partagé et le covoiturage. Certains acteurs se spécialisent afin de faire valoir une expertise sur certaines zones géographiques ou sur certains modes.
Les conséquences sur les marchés du transport à la demande se font ressentir et viennent déstabiliser le monopole des taxis vieux de plusieurs décennies. Pourtant, ces nouveaux acteurs de la consommation collaborative ne se substituent pas aux acteurs traditionnels que sont les taxis, ils sont complémentaires. La réponse violente de certains taxis entache l’image de Paris et freine la révolution des mobilités en cours. Apaisons le débat et prouvons au monde que Paris est toujours la ville Lumière !
* Page 12 Guide méthodologique Information CO2 des prestations de transport https://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Guide_Information_CO2-2.pdf