Les assemblées générales de cheminots en grève ont choisi aujourd'hui de reconduire la grève. Le pays entame donc son septième jour de paralysie. Pourtant, seuls 17% des cheminots sont grévistes, contre 80% qui se démènent pour minimiser les désagréments injustement subis par les usagers.
Cet exemple à lui-seul caractérise l'immense pouvoir des syndicats. Majoritairement présents dans les métiers de la production (aiguillage, conducteurs, contrôleurs), la CGT et SUD RAIL ravivent la vieille culture d'entreprise de la SNCF fondée sur le conflit. Résultat : des millions de personnes prises en otage, un coût de 50 millions d'euros par jour pour les seules entreprises franciliennes et des négociations sur le projet réforme ferroviaire au point mort.
Pourtant, la réunification du système ferroviaire est plus que nécessaire. Ceux qui manifestent aujourd'hui contre la fusion SNCF-RFF, sont les mêmes qui menaient de virulentes manifestations en 1997 lorsque l'on officialisait leur séparation. Or, depuis cette date, la dette de RFF n'a cessé de s'alourdir tandis que la SNCF est confrontée à de graves problèmes de rentabilité avec le TGV.
Ce bilan financier n'est pas tenable dans un futur proche : la France doit être dotée d'un groupe ferroviaire solvable et prêt à se mesurer à la compétition future. Tout frein à ce projet de réforme se paiera cher dès 2022, c'est-à-dire dès l'ouverture à la concurrence du secteur. Les raisonnements court-termistes tenus par les syndicats sont contre-productifs. J'appelle donc à la responsabilité des centrales syndicales : délivrez-vous de votre peur irrationnelle du changement. Prouvez enfin que la France est un pays que l'on peut réformer.