La grève contre la réforme des retraites commencée le 5 décembre 2019 est désormais celle de tous les records. En longévité, pour commencer, puisque le lundi 6 décembre 2020, date de fin des vacances de Noël, elle continue : c’est le 32ème jour de grève consécutif, du jamais vu. Et les pertes, pour la SNCF et la RATP, s’accumulent.
Des pertes estimées à plus de 700 millions d’euros
Les seules données officielles dont on dispose ce sont les estimations de la RATP et la SNCF : les deux entreprises sont les plus touchées par la grève, les cheminots étant le noyau dur de la contestation contre la réforme des retraites d’Emmanuel Macron. En 31 jours, les pertes se chiffrent à quasiment 800 millions d’euros… et le mouvement ne semble pas être enclin à s’arrêter.
Sans surprise, c’est la SNCF, touchée par un mouvement d’ampleur nationale jamais vu, qui encaisse le plus le coup : 1,4 million de voyageurs ont dû être remboursés de leur billet à cause des annulations… et ce en pleine période de forte affluence. Résultat : 620 millions d’euros de pertes, selon le transporteur, soit la bagatelle de 20 millions d’euros par jour. Une bonne entrée en matière pour le nouveau PDG du groupe, Jean-Pierre Farandou, nommé début novembre 2019.
La RATP ne s’en sort pas forcément mieux, au contraire : 3 millions d’euros de pertes par jour, selon les estimations de la régie des transports franciliens, soit un total de 93 millions d’euros perdus depuis le début de la grève. Sommées, les pertes des deux entreprises atteignent 713 millions d’euros et se rapprochent dangereusement du milliard.
Les pertes totales ont déjà largement dépassé le milliard d’euros
Si la RATP et la SNCF n’ont pas atteint le seuil du milliard, l’impact global des grèves l’a déjà largement dépassé. L’hôtellerie et la restauration ont particulièrement été touchées : les annulations se sont multipliées alors que le mois de décembre est stratégique, avec de grands repas de fête.
Ainsi, le Groupement national des indépendants de l’hôtellerie et de la restauration (GNI) estime les pertes du secteur à 740 millions d’euros. Des pertes concentrées sur la Capitale (420 millions d’euros) et sur les restaurateurs indépendants (300 millions d’euros). En ajoutant les pertes des deux entreprises ci-dessus, on atteint la somme de 1,4 milliard d’euros.
Et naturellement, ce n’est pas encore fini : les commerces, alors que Noël est une période stratégique, ont également souffert : entre 30% et 40% de chiffre d’affaires en moins, selon les premiers retours. Peut-être de quoi dépasser les 2 milliards d’euros de pertes ?