À cause de la pandémie de Covid-19, la France n’a pas connu, en 2020, de réel mouvement social, alors que c’est ce qui fait globalement sa spécificité, souvent décriée ou moquée au sein de l’Hexagone et à l’étranger. Heureusement, la RATP est là pour vous rappeler ce que c’est que d’avoir une grève.
Un appel unitaire à la grève de la part de 5 syndicats
La RATP risque de connaître, jeudi 19 novembre 2020, des perturbations massives dans son activités : 5 syndicats, la CGT, l’UNSA, SAT, Solidaires et Sud ont appelé les agents à faire grève. En cause, la volonté de privatiser les bus de Paris et d’Île de France, une réforme décidée avant la pandémie. Décriée avant la crise sanitaire, elle est désormais considérée comme « une véritable provocation à l’encontre de ceux qui depuis le début de la crise (du Covid-19) sont en première ligne ».
Ainsi, l’ensemble du personnel de la RATP, et en particulier les chauffeurs de bus, sont invités à se mobiliser massivement pour leurs « conditions de travail, de rémunération, de congés annuels ». Les syndicats craignent que cette privatisation n’entraîne « la liquidation à terme du statut du personnel RATP », ce qui n’est pas sans rappeler la fin du statut de cheminot qui cristallise régulièrement les tensions au sein de la SNCF.
En effet, la réforme prévoit qu’en cas de perte d’appel d’offres par la RATP pour le service de bus, les agents RATP deviendraient agents de l’entreprisses ayant remporté l’appel d’offre et perdraient, de fait, leur statut et les avantages.
24 heures de grève en pleine crise sanitaire
La grève est prévue pour le jeudi 19 novembre 2020, en plein confinement et en pleine crise sanitaire. Avec le télétravail obligatoire pour tous les salariés qui le peuvent et les commerces non-essentiels fermés, elle pourrait ne pas causer trop de dommages.
Reste que la suppression de bus, voire de rames de métro et de RER, pourrait devenir problématique : les usagers se retrouveraient contraints de se tasser dans les transports (encore plus que maintenant), situation loin d’être idéale pour éviter la propagation du coronavirus Sars-CoV-2.