Ils n'ont pas osé. Les médecins en grève avaient juré qu'ils allaient boycotter la carte vitale pour protester contre le projet de loi Santé concocté par la ministre Marisol Touraine. Mais peu d'entre eux sont vraiment passés à l'acte !
L'impact de la grève administrative est modéré
On ne compte en effet que 12% de télétransmissions en moins depuis le 5 janvier, date du début de la grève administrative opérée par les médecins. Boycotter la carte vitale, cela revient à envoyer par courrier la feuille de soin papier à la Sécurité sociale. Un petit acte de résistance censé engorger l'assurance-maladie, et convaincre la ministre d'abandonner son projet de généraliser le tiers-payant.
En temps normal, 92% des actes médicaux sont télétransmis via la carte vitale. Depuis le début de la grève administrative, seuls 80% le sont désormais. L'impact est donc jugé "modéré" par les Caisses primaires d'assurance maladie.
Une réforme accusée d'accroitre la charge de travail des médecins
Qu'est-ce que l'extension du tiers-payant prévue par la loi ? Les patients n'auront plus à avancer l'argent pour payer leurs consultations. Les frais, y compris ceux jusque-là remboursés à terme par la mutuelle, seront directement pris en charge d'une part par la Sécurité Sociale, d'autre part par la mutuelle du patient.
Résultat, les médecins ne seront plus payés par les patients mais par ces organismes. Et en cas de problème, la démarche administrative deviendra très complexe. Sans compter que les médecins devront entreprendre de nouvelles démarches administratives pour se faire rémunérés, d'où une charge de travail encore accrue. D'après les syndicats, 95 % des médecins s'opposent à ce projet de loi.
Par ailleurs, les médecins demandent à ce que le tarif de la consultation passe de 23 € à 25 euros. Il faut savoir que sur les 23 euros d'une consultation, les médecins généralistes n'en récupèrent que 40 à 50%. Une rémunération qu'ils jugent trop faibles vu leurs horaires et la nature de leur travail.