Eco Digest du 18 mai 2012 (2) – Pendant que leurs responsables politiques palabrent, les Grecs se dépêchent de récupérer leurs économies. Les banques sont prises d’assaut et leurs caisses vidées. Les épargnants anticipent une sortie du pays de la zone euro. Ils auraient retiré environ 3 milliards d’euros depuis lundi, au rythme de 700 à 800 millions d'euros par jour, selon les chiffres donnés par le président grec Karolos Papoulias mardi. La ruée bancaire n’est pas nouvelle : depuis le début de la crise il y a 2 ans, les Grecs auraient retiré de leurs comptes 2 à 3 milliards d'euros par mois. Le mouvement s'est toutefois amplifié sans commune mesure avec l'absence de consensus sur la formation d'un gouvernement de coalition.
De plus en plus de banques grecques sont en mal de liquidités. Mercredi la Banque centrale européenne (BCE) avait confirmé avoir cessé ses transactions avec les banques sous-capitalisées. L’agence de notation Fitch a abaissé sa note de long terme de la dette grecque. Le FMI a, lui, rompu tous ses contacts avec Athènes jusqu’aux élections législatives. Résultat : les derniers versements d’aides financières sont gelés jusqu’au 17 juin. Pas sûr que la Grèce puisse tenir un mois de plus...
- L’effet domino d’une sortie de la Grèce de la zone euro se fait déjà ressentir. En Espagne, 16 banques viennent de voir leur note de crédit à long terme abaissée par l’agence Moody’s. Selon le journal El Mundo, la 4e banque du pays, Bankia, serait assaillie par ses clients. Plus d’1 milliard d’euros auraient été retirés par les épargnants espagnols en seulement une semaine. Info ou intox? En tout cas, ça a créé la panique sur les marchés jeudi, l’action Bankia a perdu près d’un tiers de sa valeur en cours de séance boursière (-14 % “seulement” en clôture).
L’Espagne suscite de plus en plus la méfiance des investisseurs. Du coup, contrairement à la France, le pays paie plus cher pour emprunter : le pays vient d'emprunter près de 2,5 milliards d’euros à des taux à 3 et 4 ans dépassant les 5 %.