La Grèce est de nouveau dans les petits papiers des investisseurs internationaux. Le pays, durement frappé par les crises successives qui l'ont poussé à une quasi-faillite, s'apprête à faire son grand retour sur les marchés.
Des efforts qui paient
Et les efforts colossaux de la Grèce ont fini par payer. Après avoir été considéré comme un paria, le pays est en effet en odeur de sainteté suite au grand nettoyage de ses comptes publics et au redressement de son économie - qui est d'ailleurs loin d'être terminé. Mais le pays a été remis sur les bons rails, certes à grands coups de trique : la hausse du PIB devrait ainsi s'établir à 2,9% pour 2014 et une croissance plus forte encore prévue pour 2015.
Le taux de chômage et le niveau de la dette vont également s'améliorer… ce qui ne sera pas du luxe pour une population rincée par les politiques de rigueur qui se sont succédées, et qui n'ont pas permis jusqu'à maintenant d'améliorer la vie des chômeurs : ils ont représenté 27,3% de la population active au dernier trimestre 2013.
Des marchés enthousiastes
Les marchés ont bien perçu les efforts de la Grèce. Les investisseurs seraient ainsi prêts à prêter 10 milliards d'euros au pays, alors qu'il n'en demande que 2,5 milliards. Les autorités grecques ont choisi de lever des fonds sur une maturité de 5 ans, une durée susceptible d'attirer plus facilement les hedge funds plutôt que les investisseurs de long terme (dix ans et plus). Il faut dire que ces derniers ont été parmi les principales victimes de l'effacement d'une partie de la dette orchestrée en 2012. Chat échaudé…
Pour réussir ce retour sur les marchés, la Grèce s'est entourée de six banques d'affaires parmi les plus reconnues sur la place. Goldman Sachs fait même partie du lot alors que la banque avait participé au maquillage des comptes du pays qui l'ont précipitée vers le fond… Espérons que l'histoire ne se répétera pas. L'enthousiasme reste cependant de mise, puisque le taux grec à 10 ans est passé la barre des 6%, une première depuis mars 2010.