Ce lundi 20 août 2018 marque la fin de la tutelle financière de la Grèce. elle lui avait été imposée par l'Union européenne et le FMI. Mais le pays d'Alexis Tsipras n'est pas pour autant tiré d'affaires.
Fin de huit années de tutelle pour la Grèce
Voilà c'est fini ! La Grèce d'Alexis Tsipras sort officiellement ce lundi 20 août 2018 de son troisième plan de renflouement financier, d’un montant de 86 milliards d’euros. Si pour Bruxelles la mission est remplie, du côté grec c'est un autre son de cloche que l'on entend. En effet, les ménages ont perdu un tiers de leurs revenus disponibles, le pays un quart de sa richesse et des dizaines de milliers d'entreprises ont mis la clef sous la porte.
Pour rappel, la Grèce a reçu au total 260 milliards d’euros d’aide financière depuis avril 2010 en contrepartie d’une politique d’austérité drastique. D'autres l'avaient suivi : l'Irlande en 2013, l'Espagne et le Portugal en 2014, et Chypre en 2016. Mais le pays du sirtaki est bien le dernier des membres de l’Union européenne à sortir de la tutelle des mémorandums d’ajustement. Huit longues années à vivre sous tutelle du FMI et de l'Europe.
Un excédent budgétaire de 3,5% à atteindre d'ici 2022
Et maintenant ? Athènes doit tenir ses promesses : dégager un excédent budgétaire primaire de 3,5% du PIB jusqu'en 2022 puis de 2,2% jusqu’en 2060. Pour mener à bien ce projet de retour à l’autonomie, les ministres des finances de la zone euro sont parvenus fin juin à un accord d’allègement de la dette, prolongeant notamment les échéances et accordant des délais de grâce sur un montant total d’une centaine de milliards de dollars de dettes.
Mais les problèmes sont loin d'être finis et les Grecs risquent de se serrer la ceinture encore des années. En effet, cette politique d'austérité drastique a eu des conséquences. Au fil des ces huit années de tutelle, la TVA n'a cessé d'augmenter (24% actuellement pour le taux principal) : la pression fiscale en Grèce se rapproche désormais de celle de la Suède ou du Danemark. Et les doutes quant au respect des prévisions grecques grandissent, notamment au FMI.
Les doutes du FMI
Ainsi, fin juin, Christine Lagarde, la directrice générale du FMI a reconnu, que la dette n'était soutenable qu'à moyen terme, c'est-à-dire d'ici 2030. « Les mesures supplémentaires d'allègement atténueront les risques de refinancement à moyen terme de la Grèce et amélioreront ses perspectives d'endettement à moyen terme, deux résultats très positifs. Ce sera bon pour la Grèce et bon pour la zone euro ». Et d'ajouter qu'elle émettait des réserves.
À long terme, la Grèce pourrait de nouveau rencontrer des difficultés et être dans l'obligation de faire appel au FMI et autres instances européennes. Elle pourrait ainsi avoir besoin d'un nouveau rééchelonnement de dette ou mieux, d'un effacement partiel. Le ciel bleu de Grèce pourrait donc s'assombrir à l'avenir.