Par les temps qui courent, cela me parait dans le climat. Je voulais écrire un article sur la Grèce et la crise historique qu’elle traverse, pour une raison finalement que je devine désormais futile. C’est juste le pays ou est née la Démocratie. Et Platon. Et la République.
Bien sur, dans cet article que je n’écrirai pas, j’aurais pu expliquer comment Goldman Sachs a trafiqué les comptes de la Grèce pour qu’elle adhère à l’Union Européenne, et comment ce même Goldman Sachs s’est retournée contre elle pour dénoncer ces malversations, et en devenir, via ses affidés, le procureur ultime. La chose me parait, sans doute à tort, connue. Il suffit de regarder, ici ou là, les « commissaires » ,qui portent bien leur noms d’ailleurs, pour comprendre d’où vient la manip’.
Mais si je n’écrirai pas un article sur la crise grecque désormais, c’est que je me refuse à rentrer dans une problématique religieuse. Comme chacun peut le constater, en ouvrant son journal, en regardant une chaine d’info continue, en regardant Bouleau ou Chazal, prêches et messes officient aux 4 coins des colonnes et des écrans. La défense du Saint Euro, monnaie révélée, parée des bienfaits de la multiplication des chômeurs et de la Dette, devient le combat contre ces hérétiques, à qui il faut faire rendre compte et gorge de leur impéritie.
L’Euro est donc devenu une religion. Il faut convenir que cela est assez exceptionnel, qu’un bout de papier bancal, construit de façon tout aussi bancale, voit l’ombre de sa disparition, que chacun sait inéluctable, apparaitre comme une menace suprême. Mystère des temps. Chacun en voit les ravages, au fil de la désindustrialisation, du chômage de masse, de la paupérisation de pays entiers de notre vieille Europe, des désastres sanitaires qui viennent s’additionner au saccage des services publics, chacun le voit, chacun le sent, mais dans un réflexe qu’on n’osera pas dire païen, pour ne pas insulter les païens, chacun se prosterne devant le Dieu Euro.
En fait je n’écrirai pas cet article pour une autre raison. L’oracle des temps présents, Mr Juncker, démocrate breveté, m’a dit, oui, m’a dit, parce qu’il me parlait à moi aussi, que si la Grèce votait « Non » au référendum du 5 Juillet, elle dirait « Non » à l’Europe. Devant tant de bêtise, d’un petit folliculaire sorti de nulle part et qui y retournera aisément, je me suis dit que décidément ce n’était pas possible. Que ce commissaire post soviétique dénie à la Grèce son appartenance à l’Europe me parait si grotesque que ma plume et mon clavier m’en sont tombés de l’ordi. Euh, il a pas compris tout le Juncker, faut tout de même pas confondre « Europe » et la soit disant « Union Européenne ».
Mais, en fait, si je n’écris pas cet article sur la crise grecque, c’est qu’au bout du bout de cette affaire, vers les 6/7 juillet et plus si affinités, c’est que je ne la sens pas cette affaire. Soyons sérieux. Tsipras a commis un grave impair. Sur une question concernant l’avenir de son peuple, déjà étranglé, il lui a demandé, si il voulait qu’on resserre un peu l’étau ou pas. Spontanément, les familles, ou ce qu’il en reste, du Péloponnèse, d’Athènes, et de Delphes, sont pas très chaudes. Mais Lagarde, Moscovici, et TF1 veillent. Et notre ami Juncker. Et machinchouettebloem. Les Kapos, quoi… la pression va être forte.
C’est à cette aune là qu’on va voir la force de la Propagande , déjà largement entamée, de ce pauvre peuple grec qui se précipite vers l’abime, alors que les « Européens » ne demandent qu’a le sauver de ses turpitudes. Sous une forme ou sous une autre , que la Gréce valide ou pas je ne sais quel accord qui ne sera qu’un gain de temps provisoire pour repousser à une échéance autre, sous une forme ou sous une autre, je n’ai pas envie d’écrire sur un coup d’état financier qui se profile. Non, je n’ai pas envie d’écrire un article sur la crise grecque. Non.