Une chancelière en campagne, ça ose énormément. A moins d'un mois des élections législatives allemandes qui pourraient lui permettre d'enquiller pour un troisième mandat de Premier ministre si les listes de la CDU/CSU l'emporrtent, Angela Merkel frappe fort. Ses listes sont créditées de 41 % des intentions de vote, celles de son allié FDP (centre), 5 %, et les listes SPD / Die Linke de 43 %.
La Grèce n'aurait jamais du entrer dans la zone euro
Entrée en mode combat dans la dernière ligne droite de la campagne, après avoir vanté son bilan en effet assez brillant -peu de chômage, un budget de l'Etat excédentaire, une balance commerciale qui explose- la chancelière accuse ses adversaires socialistes du SPD d'avoir pris la décision "fondamentalement erronée" d'accueillir la Grèce dans l'euro en 2001, alors qu'ils étaient aux affaires avec Gerhard Schröder. "La Grèce n'aurait jamais dû être admise dans la zone euro" a-t-elle déclaré en meeting cette semaine.
Angela Merkel cache la vérité aux allemands, pour le SPD
Il faut dire que ses adversaires socialistes ne la ménageaient pas, lui reprochant de "cacher la vérité" sur le coût réel du sauvetage de la Grèce mais aussi de l'euro dans son ensemble aux Allemands. Peer Steinbrück, le leader du SPD, a ainsi récemment déclaré que la chancelière a "distribué des somnifères et caché le fait que la stabilisation de la zone euro aurait un coût". L'Allemagne est en effet le principal contributeur au Fonds de Stabilité Européen, et les transferts massifs d'argent des pays de la zone euro vers la Grèce viennent d'abord de Berlin.