Alors que Greta Thunberg réprimande les dirigeants internationaux aux Nations Unies et que les jeunes marchent pour le climat à travers le monde, la nouvelle fait tâche.
300 institutions financières impliquées
Dans un rapport publié le 23 septembre 2019, l’ONG anti-corruption Global Witness épingle plus de 300 institutions financières telles que Deutsche Bank, Santander, Barclays, JPMorgan Chase, Goldman Sachs, Morgan Stanley, BlackRock, ABN Amro, le fonds de pension du gouvernement Norvégien, la China Development Bank, coupables d’investir directement ou indirectement dans des activités participant à la destruction des forêts en Amazonie, au Congo et en Papouasie Nouvelle Guinée.
Les investissements concernent le secteur agroalimentaire, en particulier les activités de production d’huile de palme, d’élevage bovin ou de caoutchouc.
Le montant global des fonds investis est vertigineux : 44 milliards de dollars.
Brésil, Congo, Papouasie Nouvelle-Guinée
Le rapport, intitulé “Money to Burn”, est le résultat de 6 ans d’enquête (2013-2019). Il se concentre sur le financement des activités de 6 grands groupes du secteur agroalimentaire :
- trois géants brésiliens de l’élevage/abattage (JBS S.A., Marfrig Global, et Minerva Foods),
- le principal producteur de caoutchouc au Congo, Halcyon Agri Corp ,
- le conglomérat malaisien The Rimbunan Hijau Group, grand producteur d’huile de palme, en Papouasie Nouvelle Guinée.
Global Witness appelle le secteur financier à faire face à ses responsabilités concernant l’impact de son financement et de ses investissements sur les forêts et le climat. Elle en appelle également aux États afin qu’ils légifèrent et prennent des mesures concrètes contre la déforestation.
Rien qu'en 2018, une zone de forêt tropicale humide primaire de la taille de la Belgique a été détruite.
Le Brésil est le premier financeur de la déforestation avec plus de 8,7 milliards de dollars d'investissements, suivi par le Royaume-Uni avec 6,5 milliards de dollars et les Etats-Unis avec 5,7 milliards.
Préalablement à la publication, les résultats de l’étude ont été transmis aux groupes financiers afin qu’ils puissent s’exprimer. Certains l’ont fait, leurs réponses sont consultables dans le rapport.
photo@ Global Witness / Lunae Parracho