La Grande Conférence Sociale annuelle est-elle un discours ou une feuille de route sans âme ?

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Par Daniel Moinier Publié le 7 juillet 2014 à 4h38

Ce nom de Conférence m'a toujours interpellé, car ce terme assez solennel exprime plus le discours d'un exposé préparé, imposé que d'une réunion de concertation ou un dialogue sur des points précis. Et grande, limite le fait que les autres seront petites ou impossible d'être plus importantes.

C'est la troisième « grande conférence » depuis l'ère Hollande. La première en 2012 était axée sur la Sécurisation de l'emploi, la deuxième en 2013, sur la formation.
Celle-ci se déroulera comme chaque année au Conseil Economique, Social et Environnemental avec le Gouvernement et tous les acteurs du dialogue social, soit quelque 300 personnes attendues au Palais d'Iéna à Paris.

Elle doit permettre de fixer la feuille de route sociale pour l'année à venir. Le 1er Ministre Manuel Valls et le Ministre du Travail et de l'emploi François Rebsamen ont prévu de faire le point sur le Pacte de Responsabilité, de Solidarité et surtout lancer sept tables rondes sur l'emploi dans ses différentes branches.

En préalable, Jean-Luc Mailly, Secrétaire de FO s'est montré déjà très dépité en annonçant : Plus personne ne s'attend désormais à une nouvelle « grande négociation » Elle va servir à quoi ! Il ne se passera rien et ce sera certainement la dernière sous cette forme.

D'autre part, Laurent Berger, Secrétaire de la CFDT, a accusé Manuel VALLS d'avoir cédé à l'ultimatum du Medef et de la CGPME et prévenu qu'il pourrait boycotter la conférence. Très remonté par la décision non concertée de celui-ci de reporter six des dix points du dispositif du Compte de pénibilité en 2016 au lieu de 2015. Mais aussi l'aménagement des taxes de séjour et la révision du dispositif sur le temps partiel très controversé par les PME représentées surtout par la CGPME.

Philippe Louis, Secrétaire de la CFTC, souvent plus modéré vis-à-vis du Gouvernement, s'est montré quelque peu séditieux lorsqu'il a lancé vis-à-vis de Pierre Gattaz, Président du Medef, qu'il n'est ni réaliste, ni très constructif. Il est vrai que celui-ci est arrivé avec une nouvelle provocation réclamant un dispositif « Zéro charge » pour l'apprentissage.

Force Ouvrière a mis également un préalable annonçant, que si la conférence se focalise sur le pacte de responsabilité, elle n'y participera pas. Et la CGT par la voix de son Secrétaire Thierry Lepaon annonce qu'elle y participera mais ne s'investira pas.

Comment dans des conditions aussi divergentes trouver un consensus positif et productif pour l'avenir ! Surtout que chaque partenaire n'aura que dix minute pour faire passer ses propositions et revendications.

Pour essayer de resserrer les morceaux, Le Ministre François Rebsamen à proclamer que les problématiques qui sont liées à la protection sociale, aux services publics ou à notre appareil productif seront au centre de nos échanges, ainsi que la jeunesse, l'emploi des jeunes qui reste au cœur de notre action. La représentation nationale sera étroitement associée au processus de ce dialogue afin qu'elle prenne toute sa part dans ce rendez-vous essentiel pour notre pays.

Si l'on analyse ce « beau discours », que peut-on y trouver de concret ? Rien d'encourageant pour y trouver une amorce de dialogue, n'y d'avancées qui permettraient de relancer l'emploi, la croissance. Seul objectif tangible, réaliste pour retrouver une France plus enthousiaste, compétitive et plus souveraine au plan international.

www.livres-daniel-moinier.com

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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