Emmanuel Macron a présenté une série d’annonces à la suite du grand débat national, jeudi 25 avril 2019. Il avait repoussé son allocution après l'incendie de Notre-Dame de Paris. Voici ce qu'il faut retenir.
Le discours d'Emmenuel Macron, repoussé de dix jours, suite à l'incendie de la cathédrale de Notre-Dame de Paris était attendu. Le président de la République a annoncé une série de mesures prises en réponses à la crise des Gilets jaunes et en prenant en compte les résultats des concertations citoyennes issues du grand débat national.
Pas de hausse d'impôts
En premier lieu, le président a indiqué qu’il n’y aurait pas de hausse d’impôts mais une baisse significative de l’imposition « pour ceux qui travaillent et paient l'impôt sur le revenu ». Il évalue le montant de cette nouvelle dépense fiscale à 5 milliards d'euros. Emmanuel Macron a expliqué ne pas vouloir revenir pour l'instant sur la suppression de l'ISF, mis en place pour encourager l'investissement. Et de rappeler avoir créé un impôt sur le patrimoine immobilier (IFI) en contrepartie de la suppression de l’impôt sur la fortune. Il a annoncé une évaluation complète en 2020 de la transformation de l'ISF en IFI.
Quant aux niches fiscales Emmanuel Macron a confirmé la suppression de celles sur les entreprises, mais a promis de ne pas toucher à celles qui concerne les ménages. Au gouvernement de trancher sur les niches à éliminer. La prime Macron sera reconduite en 2020. Un « revenu universel d’activité » sera également mis en place avant la fin du quinquennat. En outre, concernant l'évasion fiscale, le président a confié à la Cour des comptes la mission d’évaluer les sommes échappant à l’impôt et proposer des mesures fiscales pour lutter contre l’optimisation fiscale abusive.
Réindexation des retraites de moins de 2 000 euros pour début 2020
Le président de la République a promis la réindexation des retraites de moins de 2 000 euros pour début 2020 et a indiqué qu’il n’y aurait plus de sous-indexation des retraites à partir de 2021. Autre sujet brûlant, celui de l'âge légal de la retraite, fixé à 62 ans : Emmanuel Macron a promis de ne pas y toucher et défend le principe d'une réforme systémique en points. Il a annoncé prévoir d'allonger les durées de cotisations avec un système de décote, pour encourager les départs plus tardifs sans les contraindre. « Travailler plus » demeure ainsi un des piliers de son quinquennat, affirme-t-il. Mais en plein débat sur le sujet, il a aussi affirmé ne pas envisager de supprimer de jour férié.
Le président a promis de créer des droits à la retraite aux aidants familiaux, c'est-à-dire les parents au foyer et ceux qui mettent leur vie professionnelle entre parenthèses pour assister un proche dépendant. Concernant les familles monoparentales, Emmanuel Macron accordera aux Caisses d'allocations familiales des prérogatives « pour prélever les pensions alimentaires dûes lorsqu’elles ne sont pas versées. On ne peut faire porter aux mères seules l’incivisme de leurs anciens conjoints. »
150 citoyens tirés au sort intégreront le CESE pour former un « conseil de la participation citoyenne »
L'éducation, autre sujet abordé par Emmanuel Macron et attendu en pleine grève contre la Loi Blanquer : le président souhaite limiter à 24 le nombre d’élèves dans les classes de la grande section au CM1. Il promet d’étendre le dédoublement des classes, déjà en cours, à la grande section.
Le président a évoqué plusieurs mesures pour renforcer la représentation des citoyens au sein des institutions de la République. Le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) sera ainsi réformé : 150 citoyens tirés au sort intégreront le CESE pour former un « conseil de la participation citoyenne ». Ils travailleront sur les questions du logement, du transport, de l’écologie, entre autres. Et d'ajouter : « Ce qui sortira de de cette convention sera soumis sans filtre soit à un référendum, soit au parlement pour vote, soit en application par des règlements ».
Emmanuel Macron a également confirmé la refonte de l'ENA. Il écarte le vote obligatoire et la prise en compte du vote blanc, deux propositions récurrentes au cours du grand débat. Enfin, concernant l'immigration, il a souligné les faiblesses de l’espace Schengen, réclamé la maîtrise des frontières nationales et européennes. Pour ce faire, il souhaite que le Parlement débatte chaque année de la politique migratoire. Il évoque la possibilité d’avoir un espace Schengen comportant « moins d’Etats ».
Au final, selon une enquête Harris Interactive / Agence Epoka pour LCI, 37% des Français ont été convaincus par les mesures annoncées jeudi 25 avril par Emmanuel Macron contre 63% qui ne l'ont pas été. Et ils sont 80% à penser que le mouvement des Gilets jaunes va se poursuivre dans les semaines qui viennent.