La France est ainsi faite que, pour chaque degré Celsius perdu en hiver, nous appelons sur le réseau électrique 2400 MW supplémentaires. Avec la vague de froid annoncée pour cette semaine, le risque de black-out est réel, RTE appelant à des mesures exceptionnelles pour préserver le réseau et éviter de consommer une électricité beaucoup plus carbonée. Des solutions existent, immédiatement disponibles, pour équilibrer notre mix énergétique tout en réduisant ces risques.
Depuis le début du mois de décembre, on nous alertait sur le risque de subir un black-out électrique cet hiver. Aujourd’hui, la menace est sérieuse et symptomatique : nous sommes trop fortement dépendants de l’énergie électrique. Lors des périodes hivernales, la France connaît depuis plusieurs années des épisodes de pics de consommations d’électricité. En plus de 10 ans, de 2001 à 2012, cette pointe de consommation a augmenté de 28 %, pour dépasser les 100 GW pour la 1ère fois en 2012, et RTE prévoit une demande avoisinante ce jeudi 19 janvier 2017. Le chauffage électrique est la principale cause de ces pointes. A cette crainte s’est ajoutée une légitime et nécessaire montée en puissance des préoccupations environnementales.
Non seulement ces pointes de demande d’électricité fragilisent le réseau électrique français, mais elles conduisent à solliciter rapidement des moyens de production parfois très émetteurs en CO2 ou à importer massivement une électricité très carbonée produite notamment à partir des centrales à fioul ou à charbon. En effet, non stockable, l’électricité doit être produite « à la demande ». Dès lors, au moment des pics de consommation, l’électricité qui sert à cuisiner ou à faire fonctionner les millions de radiateurs à effet joule installés en France provient en partie de centrales fonctionnant au charbon. Le KWh produit ainsi génère entre 800 et 1000 grammes de CO2, selon la distance du lieu d’utilisation et le type de charbon utilisé.
Sans compter qu’elle est une énergie elle-même très énergivore et volatile : 61% de l’énergie primaire est perdue dans la production et le transport de l’électricité. Dit autrement, de toute l’électricité produite par les centrales, il ne reste en bout de ligne que 39% !
« L’équivalent de 62 réacteurs nucléaires »
Aujourd’hui, en France, même si l’énergie GPL ne pèse que 1,3% de notre mix énergétique, la puissance instantanée actuellement disponible via l’énergie GPL représente 40% de la puissance maximale qui peut être délivrée par l’ensemble du parc de production électrique français. Soit la production de 62 réacteurs nucléaires ! Au-delà de notre part dans le mix énergétique, notre énergie joue un rôle décisif dans les périodes de pics de demande. À midi et à 19 heures, l’énergie GPL fournit jusqu’à 50 GW. Un atout d’autant plus important lorsqu’on sait que la consommation liée au chauffage électrique sur la pointe de 19 heures peut dépasser 40 % de la consommation totale lors d’une vague de froid, comme le note RTE.
Contrairement à l’électricité, cette énergie est stockée sur son lieu de consommation et est donc disponible instantanément pour répondre immédiatement aux besoins en énergie.
Présente dans 11 millions de foyers, ce sont autant de foyers qui, au moment des pics de consommation, sollicitent moins le réseau électrique. Ce constat simple prouve à quel point les GPL sont indispensables au bon fonctionnement du système énergétique du pays, au confort quotidien et élémentaire de nombreux Français.
Par ailleurs, l’énergie GPL procure une certaine autonomie énergétique aux 27 000 communes non reliées à un réseau de gaz naturel. Mis à disposition des consommateurs sous forme de bouteilles, de citernes enterrées ou de réseaux canalisés en délégation de service public ou sous contrat privé, ils sont bien moins émissifs de CO2, Nox et autres particules fines que le fioul. Enfin, le GPL est une énergie qui peut être couplée avec les énergies renouvelables, prenant ainsi leur relais dans les situations d’intermittence de production et facilite leur acceptation.
Ainsi, une habitation peut bénéficier du confort de l’eau chaude sanitaire, du chauffage et d’une cuisson au GPL tout en s’équipant avec un dispositif complémentaire, alternatif et couplé : le bois, le solaire… De cette manière, le GPL joue pleinement son rôle de facilitateur de la transition énergétique des territoires qui doit être pensée localement, en fonction des ressources qui y sont disponibles et qui, combinées entre elles et avec d’autres sources, permettent d’atteindre nos objectifs de réduction des émissions de GES.
En 2017, l’énergie GPL, déjà reconnue pour son apport à la transition énergétique, deviendra progressivement renouvelable. Différents opérateurs de marché ont avancé leurs travaux de recherche et les premiers mégawattheures de GPL d’origine renouvelables seront mis sur le marché français.
Alors, si vous passez cette semaine au chaud, profitez d’une bonne douche revigorante, d’un dîner à température, et si demain l’air devient plus respirable, vous pourrez dire « Merci » au GPL.