Le gouvernement va s'attaquer à un dossier politiquement très sensible : la politique du logement. Un projet de loi sera discuté en début d'année prochaine, avec deux axes principaux : baisse des allocations au logement d'une part, et baisse des loyers d'autre part.
« Aucun allocataire ne perdra un euro », assure au Journal du Dimanche Julien Denormandie, le secrétaire d'État attaché au ministère de la Cohésion des territoires. Mais dans les faits, les aides personnalisées au logement (APL) vont bel et bien baisser. « Le problème, ce n'est pas les APL, ce sont les loyers trop élevés, qui n'ont cessé de progresser depuis quarante ans, explique-t-il encore dans nos colonnes. Nous allons donc mener une réforme juste et efficace : le prix des loyers diminuera en même temps que le montant des APL. Notre engagement est très clair : aucun allocataire ne perdra un euro », martèle-t-il. Le gouvernement sait qu'il marche sur œufs dans ce dossier, après l'annonce inopinée de baisse de 5 euros des APL cet été, qui a contribué à plomber la cote de popularité de l'exécutif.
Le calcul des APL va changer
La formule de calcul des APL va changer. « Le montant des APL que vous percevez prend pour référence votre revenu d'il y a deux ans », explique le secrétaire d'État. Or, la situation de l'allocataire a pu changer entre temps : nouvel emploi, situation familiale, etc. « Le niveau de l'allocation sera donc désormais calculé sur le revenu de l'année en cours ». Un changement qui interviendra à partir du 1er janvier 2019. Le gouvernement espère pouvoir économiser plus d'un milliard d'euros avec cette mesure.
Plus de terrains constructibles
Cette baisse — pour la plupart des allocataires — des APL sera compensée par une baisse des loyers, promet Julien Denormandie. Car le gouvernement va simplifier les normes du Code de la construction : « nous allons permettre de construire plus et moins cher là où il faut construire, dans ce qu'on appelle les zones tendues ». Plus de 30 000 projets de logements seraient bloqués actuellement, déplore-t-il.