L'épidémie de coronavirus fait flamber les prix des masques de protection et des gels hydroalcooliques chez certains vendeurs peu scrupuleux qui profitent de la forte demande. Le gouvernement se dit prêt à agir.
À l'issue d'une rencontre avec avec les représentants du secteur, Bruno Le Maire a déclaré qu'il n'accepterait pas « la moindre spéculation » sur l'épidémie de coronavirus. Le ministre de l'Économie a jugé « inadmissible » les hausses, parfois spectaculaires, des prix des produits d'hygiène comme les gels hydroalcooliques et les masques de protection. Certains vendeurs indélicats ont doublé les tarifs de ces produits, voire triplé ou plus encore. Amazon a même dû faire le ménage dans ses rayons pour retirer les références dont les prix avaient visiblement trop augmenté, surfant sur la demande des consommateurs désireux de se protéger du COVID-19.
Enquête de la DGCCRF
Bruno Le Maire a par ailleurs l'intention de lancer une enquête de la direction de la répression des fraudes (DGCCRF) sur les prix de ces produits d'hygiène. Il prépare également un décret qui permettra aux pouvoirs publics d'encadrer les tarifs des masques et gels dans les boutiques traditionnelles et en ligne. Le gouvernement peut protéger les prix « contre des hausses ou des baisses excessives » liées à « une situation de crise, des circonstances exceptionnelles, une calamité publique ou une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », selon l'article L410-2 du Code de la consommation.
Effet d'aubaine pour les vendeurs
L'encadrement des prix ne peut dépasser les six mois. En espérant que le coronavirus ne soit qu'un mauvais souvenir d'ici là. Cette arme avait été utilisée en 1990 pour geler les prix de l'essence dans les stations service, alors que la France était engagée dans la guerre du Golfe. Au micro de BFM, le ministre de l'Économie s'est fait très clair : « Je demande que le prix du gel ne soit pas multiplié par le contexte. Il l'est parfois et ce n'est pas acceptable ». Si cet effet d'aubaine se poursuit, le gouvernement se tient prêt à agir.