Après avoir toujours affirmé le contraire, le gouvernement envisage de toucher au cumul chômage-emploi, selon Les Échos qui s'est procuré le projet de loi.
Un bonus malus pour lutter conte les abus de contrats courts
Voici un motif de grogne supplémentaire pour les syndicats : le gouvernement qui s'y était jusqu'ici toujours opposé, se donne la possibilité de toucher aux allocations des chômeurs et plus précisément à celles des chômeurs qui exercent une activité réduite. Après le renforcement du contrôle des chômeurs, pour les organisations de salariés, la coupe est pleine.
Le journal économique Les Échos a eu accès au projet de loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel » et le détaille. Ainsi, l'article 33 du texte « ouvre la faculté de prendre des mesures par décret en Conseil d'Etat pour lutter contre la permittence ». En clair, l'Etat entend lutter contre la pratique de certaines entreprises qui emploient des personnes de manière permanente ou quasi-permanente via une succession de contrats très courts entrecoupés de périodes de chômage.
Adapter le dispositif de cumul entre allocations et revenus professionnels
Deux mesures sont ainsi mises en place. La première reprend une promesse d'Emmanuel Macron et concerne l'instauration de nouveaux critères pour faire varier, selon une sorte de bonus-malus, le taux de cotisation chômage patronale d'une entreprise. Ces nouveaux critères portent sur le nombre de séparations assorties d'une inscription à Pôle emploi. Le patronat s'y oppose et s'est engagé à négocier d'ici à la fin de l'année dans toutes les branches les moyens de réduire la précarité professionnelle. S'il n'y parvient pas, le bonus-malus sera instauré. La seconde mesure, permettra « d'adapter » le dispositif de cumul entre allocations et revenus professionnels. Mauvaise nouvelle pour les syndicats pour qui toucher à ce dispositif correspond à « taper vraiment les plus faibles », s'insurge Véronique Descacq (CFDT). Michel Beaugas pour FO évoque, lui, « Un coup de bâton ».
Pour rappel, en 2017, il y avait 3 451 400 demandeurs d'emploi sans aucune activité. L'année s'est finie tout de même par une bonne note avec une légère baisse du chômage. En décembre, il y a ainsi eu 2 700 chômeurs de moins, soit une diminution de 0,1% par rapport à la même période en 2016. Sur l'année entière, le taux de chômage a diminué de 0,5%. Au total, 15 700 personnes ont quitté les rangs des chômeurs en 2017.