Plus habitués à informer qu'à communiquer, les pouvoirs en place, tant en France qu'à l'étranger, ont toujours choisi la solution facile. Il leur suffit parfois d'affirmer, de simuler ou d'esquiver le débat en présentant le tout avec les apparats indispensables devant la presse. L'information, souvent vide de contenu, se substitue dans la forme et sur le fond à une véritable communication.
La synthèse n'est pas toujours la meilleure façon de trancher lors d'un conflit. La décision directe, émanent du pouvoir, garde un caractère officiel et solennel. C'est le cas lorsqu'une promesse n'est pas tenue, qu'un objectif est reporté ou qu'il a fallu faire des concessions de politique « politicienne ». Pour un gouvernement la communication non contrôlée est perturbatrice avec des « aller-retour » et des renoncements permanents. Parlementaires de la majorité et de l'opposition souvent en porte-à-faux se délectent dans tous ces modes de fausse communication. Favorisant le « parler pour ne rien dire », ils décrédibilisent le propos.
Si la communication se veut l'outil indispensable de la démocratie, elle est très mal utilisée sur le fond. La forme prime sur le reste. Une information habile peut cacher en guise de communication une forme de pré-manipulation. Le « trop » de silence est aussi à proscrire. La langue de bois est devenue une réalité du quotidien. La notion de discussions en « off » autorise d'autres interprétations, quitte à tromper l'opinion publique. Les réseaux sociaux, Facebook et Twitter complètent un pseudo-débat citoyen en coulisses que les médias ne manquent pas de relayer pour faire de l'audience.
Les éditorialistes des quotidiens, des hebdomadaires et sur les chaines, partisans ou non, reprennent les slogans et complètent le décor au travers d'une analyse sémantique exacerbée des textes. Inspirés par une « couacophonie » permanente, certains polémistes, planqués derrière un micro en profitent pour manifester leurs égards subjectifs et impulsifs qui alimentent leur « gagne-pain » quotidien. Ces mêmes moyens de communication dont plus personne ne peut plus se passer, enrichissent ou détournent quelque part le débat.
Tous ces ingrédients ne remplaceront jamais une communication mieux préparée sur le fond (le message), le contenu (les mots pour le dire) et la forme (la façon de le présenter). Cette communication « brouillonne », perturbée et déformée, fait partie de ce que d'aucuns appellent la démocratie. Les politiques comme les médias en assument la responsabilité.
Savoir informer et expliquer est donc un prérequis indispensable pour aider nos gouvernants à surmonter l'obstacle de la communication !
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