Tout le monde va devoir se serrer la ceinture : les collectivités locales, les entreprises et même les hôpitaux. Le gouvernement réfléchit déjà aux économies potentielles qu'il pourra réaliser sur la deuxième partie du quinquennat, à savoir la période 2015-2017. Il s'est engagé à faire des économies importantes -50 milliards d'euros en 3 ans !-, et compte bien s'y tenir, notamment via la politique de modernisation de l'action publique (MAP).
Evaluer le rapport qualité/prix des politiques publiques
Sur ordre de Matignon, une batterie d'auditeurs a, depuis l'an dernier, le nez plongé dans les comptes d'une quarantaine de politiques publiques, comme par exemple celle de la politique familiale, du logement ou de la formation, avec pour objectif d'évaluer leur rapport qualité/prix si l'on peut dire. La France souffre d'une multiplication de dispositifs, dont l'efficacité n'est pas toujours démontrée. Or elle n'a plus les moyens de financer à fonds perdus des politiques peu impactantes.
Comme pour tirer un premier bilan de cette MAP, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault préside aujourd'hui un Comité interministériel de modernisation de l'action publique.
Pour l'instant, la MAP n'a pas eu d'effets majeurs depuis son lancement, faute, selon certains de ses critiques, d'objectifs d'économies chiffrés. Il faut donc passer la seconde. Le gouvernement va mettre davantage la pression sur les collectivités locales, sur le secteur de la santé publique et sur les aides aux entreprises, dont certaines sont jugées peu rentables au regard de leur coût.
Dans le viseur, les entreprises
Un exemple : les PME représentent 99,9% des entreprises. Or seuls 9% des aides publiques aux entreprises sont spécifiquement ciblés vers elles. Chaque année, l'Etat consacre près de 60 milliards d'euros à des dispositifs très variés d'aide aux entreprises, soit l'équivalent du budget annuel de l'Education nationale et près de deux fois celui de la Défense. Or ces aides sont loin d'être toutes efficaces, d'après ceux qui les perçoivent ! D'où la nécessité de supprimer certaines aides.
Matignon veut moderniser l'action publique mais aussi lutter optimiser la gestion publique. En somme, arrêter de gâcher l'argent du contribuable. Vaste chantier !
Si le gouvernement a d'abord mis l'accent sur la hausse des recettes, et donc des impôts, pendant la première partie du quinquennat, il veut à présent se concentrer sur la baisse des dépenses, afin de rationaliser le train de vie de l'Etat. Good luck mister Prime minister...