On ne peut s'empêcher d'être content pour ces pauvres bougres, qui vont perdre leur emploi, et avec lui, certainement l'espoir d'en retrouver un autre dans la région... Les salariés de l'usine du fabricant de pneus américain Goodyear, qui doit fermer à Amiens, vont finalement recevoir des indemnités de départ trois fois plus importantes que prévu initialement, notamment lors du plan de départs volontaires proposé en 2012, ainsi que des « aménagements en matière de congés de reclassement et de mutuelle ».
Un accord après sept ans de bras de fer
La direction de l'entreprise et la CGT se sont enfin mises d'accord, pour sortir de l'impasse, alors que les employés, qui ont pris en otage brièvement puis libéré deux de leurs dirigeants en début d'année, occupaient depuis l'usine. Un «protocole de fin de conflit» -cela faisait sept ans qu'il durait !- a donc été signé.
Mais certains salariés, visiblement soucieux de créer une jurisprudence, vont tout de même saisir les prud'hommes car ils ne sont pas d'accord avec le fait d'avoir été licenciés pour raisons économiques, vu que leur entreprise réalise des bénéfices importants.
De fait, Goodyear a réalisé au troisième trimestre 2013 un bénéfice net en hausse de 51% sur un an à 166 millions de dollars, après avoir déjà plus que doublé son bénéfice net au deuxième trimestre 2013 par rapport au deuxième trimestre 2012.
Le retour de Titan dans la danse
Goodyear, qui avait budgété une enveloppe de 134 millions d'euros pour financer le plan de sauvegarde de l'emploi, va donc devoir remettre la main au portefeuille.
Le conflit étant en passe d'être terminé, Titan International, qui n'a pourtant cessé de moquer les salariés rebelles, va donc pouvoir faire son offre de reprise de l'activité pneus agricoles de Goodyear. 333 emplois seraient alors maintenus pendant quatre ans, et 40 millions d'euros doivent être investis à cette occasion à l'usine d'Amiens.