Il était moins une : le mardi 23 mai, le tribunal de commerce de Poitiers aurait dû prononcer la liquidation judiciaire de GM&S, un équipementier automobile basé à La Souterraine, dans la Creuse. Les difficultés de cette entreprise ont été au centre de l’attention du tout jeune gouvernement d’Edouard Philippe.
Pas question pour le Premier ministre et le président de la République Emmanuel Macron d’avoir à gérer la fermeture d’une usine quelques jours seulement après leur installation. C’est pourquoi Bruno Le Maire, le tout nouveau ministre de l’Économie, s’est engagé à trouver une solution pour sauvegarder l’emploi et l’activité chez GM&S. Et pour ce faire, il est allé au plus direct : faire pression sur les clients de l’entreprise.
Pression sur Renault et PSA
En l’occurrence, c’est au téléphone qu’il a obtenu de Carlos Ghosn, PDG de Renault, et de Carlos Tavares son homologue du groupe PSA, une augmentation des volumes de commandes. Le premier s’est engagé sur le doublement de ses commandes pour un total de 10 millions d’euros ; le second augmente ses commandes de 2 millions pour un volume de 12 millions. En tout, calcule Bercy, le carnet de commandes de GM&S sera de 25 millions en 2017.
Destruction de l’usine
De quoi rasséréner les 279 salariés de l’entreprise qui menaçait de détruire leur outil de travail si rien n’était fait. Si le spectre d’une liquidation judiciaire s’éloigne, en revanche le ministère de l’Économie met en garde : l’entreprise devra adapter son organisation pour gagner en productivité. Du côté des syndicats, on estime que GM&S a besoin de 40 millions d’euros de commandes annuelles pour survivre.