Un nouveau sujet de tensions avec la Russie est sur les « starting blocks » à la Commission Européenne. Et cette fois ce n'est ni l'Ukraine ni l'embargo qui est visé mais directement Gazprom, la compagnie pétrolière et gazière publique russe... soit celle qui vend le gaz à l'Union Européenne. Selon diverses informations elle pourrait être accusée de pratiques anticoncurrentielles... ce qui ne risque pas d'être pris par Poutine avec un éclat de rire.
Gazprom dans le viseur de l'UE depuis plus de deux ans
Que Gazprom use (et abuse) de sa position dominante sur le marché du gaz européen et mondial, le groupe est le premier fournisseur de gaz du monde avec un chiffre d'affaires de 110 milliards de dollars en 2010, ce n'est pas nouveau. La Commission Européenne avait, d'ailleurs, lancé une enquête à son sujet en 2012... enquête qui est arrivée à son terme.
Les conclusions de l'enquête ne font pas la part belle à Gazprom : le groupe serait, dans le rapport, accusé de surfacturation en Europe de l'Est, d'entrave à la concurrence et d'entrave à la libre circulation du gaz en Europe.
Autant dire que ce rapport, dont les résultats ont rapidement été communiqués ce mardi 23 septembre 2014 par Joaquim Almunia, commissaire européen à la concurrence, accable tout simplement Gazprom.
Une attaque en bonne et due forme... qui risque de mal tourner
Joaquim Almunia a prévenu les représentants européens : il compte préparer un communiqué des griefs concernant Gazprom et accuser formellement l'énergéticien russe. Or c'est là la frontière à ne pas dépasser pour Poutine.
Dans le cadre des tensions liées à l'annexion de la Crimée, la Russie et les alliés, dans un semblant de Guerre Froide, se battent à coups de sanctions... embargo russe sur l'agroalimentaire, sanctions économiques, abandon de la vente des navires Mistral... mais Gazprom et le secteur énergétique ont jusque-là été épargnés : Vladimir Poutine a prévenu que des sanctions sur l'énergie pourraient entrainer des répercussions plus fortes comme la fermeture de l'espace aérien russe.
Or, si l'Union Européenne accuse formellement la Russie et Gazprom de pratiques anticoncurrentielles, c'est une amende de 10 milliards d'euros que risque l'énergéticien russe. Une décision qui risque d'entraîner d'ultérieures rétorsions de la part de la Russie et envenimer encore un peu plus le climat très tendu entre les deux blocs.