La Russie est connue pour être un des le plus grand exportateurs de gaz dans le monde et l'Ukraine figure parmi la liste des ses clients. Le 1er avril 2014, le groupe russe Gazprom a décidé d'augmenter le tarif de son gaz de 44% pour l'Ukraine. Devant cette annonce, Kiev a engagé des discussions avec ses voisins d'Europe centrale afin de trouver une alternative au gaz russe.
Gazprom est une société russe spécialisée dans le traitement et le transport de gaz naturel. Elle est, depuis 1954, le premier exportateur mondial de gaz. Le 1er avril 2014, Gazprom a annoncé que le tarif auquel elle vend les 1000 mètres de cubes de gaz naturel à l'Ukraine allait passer de 268,5 dollars à 385,5 dollars, soit une augmentation de 44%. Le Kremlin avait accordé, en décembre 2013, une réduction à son allié Viktor Ianoukovitch, pour éviter une faillite de l'Ukraine et en remerciement pour son ralliement à Moscou. Après la destitution de Ianoukovitch, la Russie n'a plus aucune raison d'accorder un tarif privilégié à l'ex-république soviétique.
C'est pourquoi, trois jours après la décision de Gazprom, la Russie a annoncé que le prix du gaz allait augmenter de 100 dollars de plus (atteignant ainsi 485 dollars les 1000 mètres cubes, ce qui équivaut en quelques jours à une augmentation de plus de 80%). Nul doute que ces décisions ont pour but d'asphyxier l'économie ukrainienne et de dissuader le gouvernement transitoire de Kiev de s'opposer au Kremlin.
« Nous nous attendons à ce que la Russie aille encore plus loin sur ce front du gaz, notamment par une limitation de ses livraisons [...] Nous pouvons payer le prix de notre indépendance » a déclaré Arseni Iatseniouk, l'actuel premier ministre ukrainien. Dans cette optique, le Fonds monétaire international a récemment accepté de débloquer 14 à 18 milliards de dollars pour aider l'Ukraine.
Afin de pallier à ces augmentations de tarif, le gouvernement de Kiev réfléchie actuellement à l'éventualité de se fournir en gaz dans d'autres pays. Selon Iatseniouk, trois pays de l'Union européenne pourraient livrer du gaz à l'Ukraine en puisant dans leurs réserves, il s'agit de la Slovaquie, de la Hongrie et de la Pologne. Cette inversion des flux permettrait de réduire de 150 dollars le prix des 1000 mètres cubes. Néanmoins, selon des experts européens, le gaz arriverait en petite quantité et cela risquerait de ne pas couvrir la consommation de l'Ukraine, possédant un secteur industriel grand consommateur de gaz naturel.
Dans ce contexte, Etats-Unis et Union européenne viennent d'intégrer le dossier de l'énergie dans l'accord de libre-échange en cours de négociation. À l'image de l'Ukraine c'est toute l'Europe qui cherche à mettre fin à sa dépendance vis à vis du gaz russe. Toutefois, une question se pose. L'Europe a-t-elle les moyens de s'offrir cette indépendance ? En effet, le gaz américain est aujourd'hui beaucoup plus cher que le gaz russe...