Il ne faisait pas trop de doute qu'à peine installé à la tête du gouvernement, Manuel Valls ne soit pas désavouer par sa majorité à l'Assemblée. Le Premier ministre a néanmoins rencontré quelques difficultés pour faire approuver son plan d'économies de 50 milliards d'euros.
265 pour, 232 contre
Dans les faits, ce programme de rigueur a obtenu 265 voix pour, 232 contre et 67 abstentions. La bonne nouvelle pour Manuel Valls, c'est qu'il n'a pas eu besoin des voix du centre pour faire passer la pilule amère, et mieux encore : la droite est partie divisée sur le sujet. Quatre députés de l'UMP et de l'UDI ont voté pour, 199 ont voté contre, et 21 se sont abstenus. Dans le contexte extrêmement hostile (y compris dans la population) dans lequel le plan d'économies a été présenté, c'est presque inespéré pour l'exécutif…
… même s'il lui faudra se faire une raison : tout le monde à gauche n'a pas emballé par le programme économique de Manuel Valls. Si 261 députés PS — Verts — radicaux et communistes ont voté pour, on dénombre tout de même 46 abstentions (dont 41 pour le seul PS) et 28 votes contre. Pas de quoi pavoiser donc, ce d'autant que l'affaire va laisser des traces au sein de la majorité. Le matin durant la réunion du groupe socialiste, le Premier ministre a mis la pression en assurant qu'il s'agissait là d'un « vote de confiance », un marqueur politique essentiel pour la suite de sa législature (il avait tout de même pris soin d'arrondir les angles).
Un acte fondateur pour Valls
Fort de ce résultat, Manuel Valls a pu saluer l'« acte fondateur, important pour la suite du quinquennat du président de la République ». L'opposition a pu marteler de son côté que ce vote est un échec et « une vraie fissure dans la majorité » d'après Christian Jacob, patron des députés UMP.