Pierre Gattaz « la France est proche de la mise en liquidation »

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 21 juillet 2014 à 9h59

Pierre Gattaz ne mâche pas ses mots : dans un entretien au Figaro du 21 juillet, le patron du Medef dit tout simplement que "la situation de la France est catastrophique", que "la croissance nest pas là". Et accessoirement que "le pacte [de responsabilité] seul ne suffira pas à redresser la France".

Pierre Gattaz reproche tout d'abord au gouvernement de ne pas être assez loin en matière de réduction des dépenses publiques. Les 50 milliards annoncés ne suffiront pas à rendre la France compétitive par rapport à ses voisins. "Le pacte de responsabilité est très important pour les entreprises" rappelle-t-il ensuite, pour aussitôt ajouter qu'il ne suffira pas même s'il revendique être "le premier à défendre et à promouvoir le pacte". Mais Gattaz réclame une phase 2 à ce pacte, avec des mesures symboliques, comme l'abandon de la taxe à 75 % sur les hauts revenus, ou encore l'arrêt des propositions de lois toxiques, citant la fameuse hausse de la taxe sur les séjours hoteliers, multipliée par quatre, puis abandonnée...

Le pacte de responsabilité ne suffira pas à relancer l'emploi

Le drame, pour Pierre Gattaz, c'est que le pacte de responsabilité ne créera pas d'effets immédiats : "il faudra quelques années pour que le chômage baisse". Le patron du Medef annonce donc que lors de son université d'été, à la rentrée, son mouvement présentera une douzaine de "mesures turbo" capables de générer de l'emploi rapidement. Pêle-mêle, il cite l'interdiction du travail le dimanche ou après 21 heures, des seuils sociaux (9 et 49 salariés, seuils au delà desquels les règles changent dans les entreprises), du montant du smic, de l'emploi à domicile et de l'apprentissage.

Professions réglementée : organiser une concurrence intelligente

Enfin, Pierre Gattaz approuve le choix de réformer les professions réglementées, annoncé par Arnaud Montebourg, mais alert sur les risques de "jeu de massacre" et appelle à l'organisation d'une "concurrence intelligente". Croit-il en Manuel Valls ? "Ce que le Premier ministre a entrepris depuis trois mois va dans le bon sens, Pragmatique, Manuel Valls a pris conscience de la situation du pays". Au moins semblent-ils d'accord sur l'analyse, reste à se mettre d'accord sur les solutions à y apporter !

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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